Le bras syndical du PJD s’en prend ouvertement au gouvernement dirigé par le PJD. A quelques mois du démarrage du processus électoral, qui débute avec les élections professionnelles, l’UNTM estime sans doute que le fait de soutenir le gouvernement n’est pas électoralement payant. C’est d’ailleurs pour cela que les critiques adressées au gouvernement portent sur des thématiques générales et non sur des dossiers bien particuliers.
Ainsi, comme le rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 11 février, le bras syndical du parti islamiste reproche à l’Exécutif de faire la sourde oreille aux appels à la reprise du dialogue social. Et de bifurquer tout de suite après sur le modèle de développement attendu, estimant que ce chantier ne pourra réussir sans une dimension politique, faisant référence aux règles de la démocratie et aux dispositions de la Constitution. Ce modèle, soutient le syndicat, doit avoir également comme bases la justice sociale, la répartition équitable des richesses, la libre concurrence et la lutte contre toute forme de rente ou encore de conflit d’intérêts.
Dans un communiqué repris par le quotidien, le syndicat exige du gouvernement de s’atteler, sans plus attendre, à la finalisation des chantiers sociaux et de présenter dans plus les brefs délais les textes s’y rapportant au Parlement. Le syndicat s’attend surtout, de la part du gouvernement, à des actions concrètes et des mesures opérationnelles pour venir en aide aux ménages qui ont subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. En d’autres termes, le bras syndical du parti islamiste réclame des aides financières directes et ciblées au profit de ces ménages.
Plus encore, l’UNTM reproche au gouvernement d’avoir pris des décisions qui ont eu des conséquences économiques négatives sur certaines couches sociales, dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Le syndicat attend également du gouvernement de revoir les lois électorales, principalement celles qui encadrent l’opération des élections professionnelles. Dans ce sens, l’UNTM exige que le gouvernement annonce la date de ces élections suffisamment à l’avance et entame, sans plus attendre, des concertations avec les syndicats pour les préparer. Ce faisant, le syndicat exige le même traitement que celui accordé aux partis politiques.
C’est que, estime le syndicat, les futures élections doivent être une étape fondatrice, avec plus d’ouverture démocratique et un plus grand intérêt pour les droits des salariés, ainsi que la consécration du rôle des syndicats. Enfin, l'UNTM aborde l’épineuse question de la future loi qui encadrera l’exercice du droit de grève, appelant le gouvernement à prendre en compte les observations des syndicats sur cette question, tout en procédant également à une refonte du code du travail et du statut de la fonction publique.