Rappelez-vous: le 14 octobre 2016, le roi Mohammed VI avait consacré son discours inaugural de la rentrée parlementaire à la Réforme de l'Administration. «L’objectif qui doit être recherché par toutes les institutions, c’est d’être au service du citoyen», avait déclaré le roi, dans l’enceinte parlementaire.
«Si certains ne comprennent pas que des citoyens s’adressent à leur roi pour régler des problèmes et des questions simples, c’est qu’il y a maldonne quelque part», affirme Mohammed VI dans son discours. Le souverain avait en effet mis le doigt sur une véritable plaie, égrenant les uns après les autres les maux qui affectent l'Administration publique et entravent les intérêts des citoyens: gestion routinière, une corruption endémique et un personnel pléthorique...
Le diagnostic est sans appel. Pour le remède, il y a désormais bon espoir qu'il sera "administré". Le 5 avril, qui marque la nomination du gouvernement El Othmani par le roi Mohammed VI, un nouveau département a été mis en place pour donner son plein contenu à l'appel royal et aux attentes citoyennes insistantes. Un ministère délégué auprès du chef de gouvernement chargé de la Réforme de l'Administration et de la Fonction publique a en effet été nommé. Et c'est un ancien briscrad socialiste, en l'occurence Mohamed Ben Abdelkader, membre du secrétariat des relations extérieures de l'USFP, qui a été nommé à ce poste stratégique.
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Le nouveau chef de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a été on ne peut plus clair en soulignant le 25 mars, à l'occasion de l'annonce de la nouvelle coalition gouvernementale, marquée par l'entrée de l'USFP et de l'UC, que la réforme de l'Administration sera l'un des chantiers clefs du nouvel Exécutif.
Mohamed Ben Abdelkader, président de la Commission administrative de l'USFP, saura-t-il se hisser à la hauteur de cette réforme ardemment appelée des voeux du roi et du peuple marocain? Une chose est sûre: la mission ne sera pas de tout repos.
Surtout que la bureaucratie est têtue, autant que l'incompétence de certains fonctionnaires et cette plaie endémique qu'est la corruption.