Le constat alarmant des barrages marocains

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Revue de presseKiosque360. Depuis 60 ans et la construction du premier barrage, la sécurité de ces ouvrages n’a jamais été assurée correctement, selon la ministre déléguée chargée de l’Eau, Charafat Afailal. Il est temps que cela cesse. Un projet de loi est d’ailleurs en cours.

Le 06/03/2015 à 10h12

Le constat est alarmant en ce qui concerne les barrages du royaume. Depuis 60 ans, aucun d’entre eux ne peut se prévaloir d’une sécurité optimale, pour leur bon fonctionnement. Le journal Libération, dans son édition du vendredi 6 mars, propose un article en ce sens sur sa Une, concernant ces disfonctionnements sécuritaires et fait le bilan de la journée d’étude organisée mardi dernier au siège du ministère de tutelle sur ce sujet. Evidemment, il a bien fallu entretenir ces ouvrages, pour que ceux-ci tiennent encore debout aujourd’hui, mais cela se faisait au jour le jour. Seulement sur consignes, instructions et directives des autorités compétentes, relève le quotidien francophone. Dès lors, il est temps, préconise Charafat Afailal, ministre déléguée chargée de l’Eau, de revoir ces plans pour mieux organiser l’entretien et la sécurité de ces sites.

Pour pallier cette problématique, un projet de loi est en cours d’élaboration, a annoncé la ministre. «Historiquement, les barrages sont construits afin de répondre au souci d’approvisionnement en eau et irrigation, ainsi que pour assurer la protection des vies humaines, ces mêmes ouvrages peuvent tout aussi bien constituer une grave menace», a-t-elle déclaré à la presse. En effet, Libération annonce que 64% des 139 grands barrages marocains ont plus de 20 ans et 14% plus de 50 ans. En 2030, le nombre de grands barrages devrait être porté à 170. La priorité devrait donc aller aux 14% d’ouvrages construits dans les années 1960.

«Ce projet de loi vise la formalisation des pratiques et des procédures, a poursuivi la ministre. Il permettra de clarifier le rôle et l’organisation des entités intervenant dans ce domaine, instruire les attributions et responsabilités de chacun pour se prémunir autant que possible des risques de rupture ou de défaillance.» Ce projet de loi prévoit aussi la création d’une instance institutionnelle qui aura le pouvoir de normaliser, autoriser et approuver, inspecter, inventorier, rendre compte, informer et sensibiliser et enfin sanctionner, selon Libération. Les normes de sécurité seront donc renforcées et les sanctions contre les constructions sans autorisation et tout manquement aux normes de sécurité et aux dispositions de surveillance et d’entretien tomberont comme un couperet.

Dans l’histoire du Maroc, de graves incidents concernant ces barrages ont été enregistrés. Libération cite ceux de Nakhla et Hassan Addakhil qui ont subi d’importantes fuites en 1964 et 1974. Celui de Makhazine a connu une érosion en 1984 et une augmentation des pressions à l’aval en 1995. Une fissuration généralisée des têtes des contreforts du barrage Abdelmoumen a été constatée en 1988.

Quoi qu’il en soit, ce projet de loi vise à assurer la sécurité au sein des barrages comme aux alentours pour assurer la protection des populations.

Par Mohamed Darouiche
Le 06/03/2015 à 10h12