Rien ne va plus entre Hamid Chabat et l’Istiqlal, parti aux destinées duquel il présidait jusqu’à l’élection de Nizar Baraka en 2017. Dans ses sorties sur les réseaux sociaux ces derniers jours, il s’en prend directement aux dirigeants du parti, en raison de leur décision de dissoudre les instances de l’Istiqlal à Fès, fief de son ancien secrétaire général.
Dans son numéro du lundi 21 juin, Al Akhbar revient sur la vidéo postée en live sur les réseaux sociaux par Hamid Chabat, où il s’oppose à cette décision. Pour lui, elle est illégale et ne sert que les adversaires du parti. Il ajoute même qu’elle le transforme en une «administration où les personnes sont nommées et non pas élues».
Selon le quotidien, l’ancien secrétaire général de la Balance s’est longuement attardé sur la situation que vit son parti. D’abord, en expliquant que les militants de l’Istiqlal ne peuvent pas accepter que les instances de la ville de Fès soient dissoutes sur une décision prise par le comité exécutif. Pour lui, ce dernier a l’obligation de respecter la volonté des militants qui l’ont élu. Ensuite, rajoute Al Akhbar, Chabat considère que cette décision prouve la faiblesse de l’Istiqlal, désormais géré sans structures fortes.
Rappelant son élection à la tête du parti, dans des circonstances respectueuses de la démocratie, Hamid Chabat semble donner des leçons aux dirigeants actuels, surtout quand il souligne qu’il a dû prendre des décisions fortes en son temps pour préserver le parti et lui éviter de sombrer dans les crises. Il déplore qu’aujourd’hui, sa voix ne trouve plus d'écho dans les instances dirigeantes du parti alors que le contexte actuel, marqué par l’approche des élections des chambres professionnelles et des élections parlementaires, impose un travail collectif permettant à l’Istiqlal de reprendre sa place historique dans le paysage politique du royaume.
Et comme pour donner encore plus de crédibilité à ses critiques envers les instances du parti, l’ancien maire de Fès insiste sur le fait que l’Istiqlal a actuellement tous les atouts pour remporter les prochaines échéances législatives et être à la tête du prochain gouvernement. Sauf que cette crise n’augure rien de bon. Comme le rapporte Al Akhbar, pour Chabat, si l’Istiqlal s’était présenté aux élections de 2016 (ndlr: année durant laquelle il dirigeait encore le parti) dans la même posture d’aujourd’hui, il aurait à peine obtenu 4 sièges. C’est pourquoi, selon lui, il est plus que jamais urgent pour le parti de la Balance de retrouver son unité et mettre fin aux initiatives destructrices de certains de ses leaders.
Pour rappel, le comité exécutif de l’Istiqlal avait décidé le 11 juin courant de dissoudre l’ensemble de ses structures dans la capitale spirituelle, et de mettre en place des structures organisationnelles provisoires pour gérer les affaires locales. Cette décision était un coup asséné à Hamid Chabat qui, après avoir disparu de la scène politique pendant quelques années, est revenu sur le devant de la scène dans ce qui semble être une campagne électorale avant l’heure.