Le président de la région Drâa Tafilalet, Lahbib Choubani, se targue, auprès de ses proches, d’être derrière le départ de Mohamed Benribag, qui exerçait en tant que wali de la région et gouverneur de Rachidia. Le dirigeant du PJD prétend que ce sont les divergences et les conflits qui l’opposaient au wali qui ont précipité le limogeage de ce dernier, lors du mouvement des agents d’autorité de lundi dernier. Mohamed Benribag, qui a été débarqué, de manière peu amène, par le ministère de l’Intérieur, avait, en vérité, bloqué plusieurs dossiers litigieux qui lui avaient été soumis par le dirigeant du PJD. Un «blocage juridique» cautionné par le percepteur qui a, toujours, refusé de signer certains dossiers non conformes présentés par le mari de l’ex-ministre du PJD, Soumia Benkhaldoun.
Ce n’est pas la première fois que Lahbib Choubani remporte, comme il le prétend, une bataille contre les agents d’autorité les plus influents. Il avait, auparavant, chanté le même refrain avec l’ex-wali, Mohamed Fanid, lorsque ce dernier avait été mis à la retraite. Ceux qui connaissent la cuisine interne du ministère de l’Intérieur se rappellent comment les décideurs se sont débarrassés de ce vieux routier de l’administration territoriale. Mohamed Fanid avait été tout bonnement envoyé, pour la deuxième fois consécutive, aux lieux saints au sein de la délégation officielle, avant d’être évincé en douce.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 21 février, qu’il avait été remplacé, à cette époque, par Mohamed Faouzi, l’actuel secrétaire général du ministère de l’Intérieur. Certains avaient alors justifié l’éviction de Fanid par l’opération chirurgicale qu’il avait subie et qui l’aurait empêché d’assumer ses fonctions. Faux! Réplique une source proche de l’ex-wali qui affirme au journal Assabah qu'il s'agit là d'une histoire fabriquée de toute pièce. C’est étrange, mais la région de Drâa-Tafilalet est devenue un cimetière pour certains gouverneurs de provinces et de préfectures. Ils sont mis sur la sellette en un temps record et finissent par être démis de leurs fonctions. Certains d’entre eux ont même été déférés devant le comité des sages et sanctionnés, comme ce fut le cas pour les deux ex-gouverneurs Salah Benyettou (Ouarzazate) et Abdelghani Samoudi (Zagora).
Juste après le départ des walis et gouverneurs touchés par le dernier mouvement des agents autorités, lundi dernier, on a assisté à des fuites de dossiers jugés «pourris». Des malversations auraient entachés des projets aun niveau de l’INDH, certaines dérogations, l’aliénation des terres de l’Etat et l’adjudication de marchés sans appels d’offres. L’une des vertus du programme de réhabilitation territoriale est que certains gouverneurs ont commencé à quitter leurs bureaux pour faire le suivi des chantiers. Ils se déplacent même, de façon régulière, au ministère de l’Intérieur pour présenter des projets relatifs au secteur agricole et à la main-d’œuvre. Des études réalisées par certains spécialistes indiquent que 27 provinces souffrent de plusieurs carences, en attendant de pouvoir bénéficier du programme de réhabilitation territoriale.