Le phénomène de l’absentéisme chronique des députés a poussé le bureau de la Chambre des représentants, lors de sa dernière réunion, à procéder à l’activation des dispositions de son règlement intérieur. Certains groupes parlementaires proposent de revoir le plafond des sanctions qui se limitent à des ponctions sur les indemnités des députés réfractaires. Le président et les membres du bureau de la Chambre des représentants ont été embarrassés après l’évocation des noms de parlementaires connus qui ont déserté l’enceinte depuis longtemps. Ces soi-disant représentants de la nation continuent de percevoir une indemnité mensuelle de 30.000 dirhams alors qu’ils ont disparu de la circulation depuis plus deux ans. Pis encore, certains d’entre eux continuent de profiter de ces avantages, alors qu’ils ont décidé de résider à l’étranger.
Les groupes parlementaires veulent mettre fin à cette gabegie en imposant des mécanismes plus rigoureux à même de vérifier la véracité des justificatifs que présentent ces adeptes de l’école buissonnière, notamment les certificats médicaux. Des congés maladie devenus le moyen idéal, pour ces parlementaires, d’éviter d’assister aux séances du Parlement et aux travaux des commissions, tout en garantissant la perception de leurs indemnités mensuelles. Du coup, plusieurs parlementaires ont battu des records d’absentéisme jusqu’à être surnommés «disparus volontaires».
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 2 décembre, que le bureau de la Chambre des représentants a décidé de sévir après l’échec des mises en garde du président Habib El Malki de dissuader les parlementaires fantômes de s’absenter, notamment lors des travaux des commissions. Auparavant, la présidence de la Chambre des représentants avait adressé une correspondance aux chefs des groupes parlementaires, leur demandant d’appliquer immédiatement les articles 105 et 106 du règlement intérieur. Le président Habib EL Malki avait déclaré que la problématique de l’absentéisme donnait une mauvaise image à l’institution législative. Il avait alors appelé à fournir au bureau de la Chambre la liste des membres absents sans raison valable, afin de prendre les mesures disciplinaires à leur encontre.
D’autant, ajoute El Malki, que «la constitution a statué pour la première fois sur la nécessité pour les parlementaires de participer aux travaux des commissions et aux séances publiques, ainsi que sur les sanctions à appliquer en cas d’absence». Il faut rappeler que l’article 105 du règlement intérieur oblige les membres des commissions permanentes à participer à ses travaux, sauf quand la justification de l’absence est acceptée. L’article 106 évoque les prélèvements sur les indemnités mensuelles, en fonction des jours d’absence du parlementaire.