La demande d’extradition formulée par les autorités marocaines à l’égard de Saïd Chaou, accusé de trafic de drogue, n’aura pas de suite. Ainsi en a décidé la justice néerlandaise, opposant ainsi un niet catégorique au Maroc. Pis, en détention préventive dans un premier temps puis sommé de porter un bracelet électronique dans un deuxième temps, Chaou est désormais totalement libre de ses mouvements, nous apprend une source judiciaire sous couvert d’anonymat. Saïd Chaou avait été arrêté en juin 2017 suite à deux mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice marocaine pour trafic de drogue. L'homme est également connu pour avoir attisé les tensions lors des événements d’Al Hoceima puisqu’il ne cessait d’appeler à la protestation.
Saïd Chaou était défendu par Inez Weski, une avocate connue pour son talent et sa virulence. Elle est surnommée «La Vergès des Pays-Bas» et elle est célèbre pour avoir défendu de lourds dossiers. Dans de récentes déclarations, elle n’avait d’ailleurs pas hésité à jouer la carte politique, avançant que Chaou risquait d’être poursuivi non pas pour son trafic notoire de drogue dont il était coupable, mais «pour son activisme politique» en rapport avec les événements du Rif.
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Signalons que le Maroc avait rappelé, samedi 24 juin 2017, son ambassadeur aux Pays-Bas à cause d’un précédent refus des autorités néerlandaises d’extrader Chaou.
Cousin maternel d'Ilyas El Omari, le président du Parti authenticité et modernité (PAM) et président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Saïd Chaou est âgé de 52 ans et il s’est installé aux Pays-Bas en 1980. De nombreuses personnes interrogées par nos soins assurent que Saïd Chaou a bâti sa réputation à Al Hoceima grâce à de l'argent sale. «Il était connu par son appât du gain facile et… de la célébrité», nous déclare une personne l’ayant bien connu. En 2007, sa fortune lui vaut même un poste de parlementaire au Maroc.
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Chaou, qui a toujours su faire montre de discrétion et œuvrer dans l’ombre, fera parler de lui en 2010. Cette année-là, éclate l’affaire d’une tentative de trafic international de drogue et dans laquelle un certain Najib Zaimi est pris la main dans le sac. Ce dernier et plusieurs autres personnes comparaissent devant la Chambre criminelle près la Cour de première instance de Casablanca. Au cours du procès, le nom de Saïd Chaou est cité comme l’un des protagonistes de l’opération avortée. Mais l'intéressé parvient à quitter le Maroc. Des mandats d'arrêt et d'extradition internationaux sont lancés, la même année, par les autorités judiciaires marocaines. Ils n’ont jamais abouti.
Saïd Chaou s’est rendu coupable de trafic de drogue, cette fois aux Pays-Bas. C’était en 2015. Il est arrêté par la Brigade néerlandaise des stupéfiants, en possession de 140.000 euros et d’une compteuse de billets. Mais là encore, il a réussi à contourner la justice. Décidément...