Le wali a donné des instructions fermes au propriétaire du projet immobilier «Manafie», construit sur un terrain domanial, le sommant de fermer le bureau de vente ouvert près d’un grand magasin, lui interdisant de commercialiser les biens de l’assiette foncière acquise à travers une opération de cession, du temps de l’ancien wali Ahmed Moussaoui, à un prix dérisoire, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison de ce lundi 23 février.
Le permis de construire, délivré par les services de la municipalité dirigée par le Parti de la justice et du développement (PJD), poursuit la publication, stipule la construction sur 11 ha seulement alors que la cession porte sur 13 ha, outre que plusieurs dépendances sociales ne figurent pas sur le premier plan du lotissement. Raison pour laquelle, le PJDiste, conseiller à la Chambre du commerce, de l’industrie et des services (CCIS) de la capitale du Gharb devra se soumettre aux directives de l’agence urbaine en respectant les conditions requises, note le journal.
Parmi les violations flagrantes, avance Assabah, la façade du lotissement destinée aux logements sociaux est composée d’immeubles de cinq étages alors que la loi n'autorise que la construction d’immeubles de quatre étages, ce qui a conduit le wali Zineb Adaoui a demander des explications au directeur de l’agence urbaine. Et le quotidien de préciser que le propriétaire de «Manafie» a commencé la commercialisation de son projet sur la base d’immeubles de cinq étages avant que la responsable n’intervienne pour «faire arrêter cette violation».
A en croire Assabah, Nizar Baraka, alors ministre de l’Economie et des Finances, avait rendu de «grands services» au propriétaire du projet foncier, dont le m2 équivaut à 10.000 DH, sachant que des familles pauvres y résident et refusent d’être délogées.
Les services de la wilaya de Kénitra ont ouvert une enquête sur cette cession à des prix très en-deçà de la valeur réelle.
En effet, ajoute le journal, l’ancien wali avait cédé ces terrains à 150 DH/m2 privant la trésorerie de l’Etat de près de 24 milliards bien qu’un concurrent ait proposé d’acquérir le terrain à 2.000 DH/m2. Et face au refus, il a intenté un procès auprès du tribunal administratif de Rabat. La surprise du concurrent était grande, selon Assabah, lorsqu’il a reçu une correspondance de l’ex-wali l’informant que sa demande a été rejetée sans fournir ni justificatif ni raison de ce rejet.