Le Parti Justice et développement (PJD) devait tenir son festival initialement programmé à Kénitra, dimanche dernier. Son annulation, à la dernière minute, aurait été dictée, rapportent des sources d’Al Akhbar, par un rapport des services de renseignement, transmis à de hauts responsables et mettant en garde contre d'éventuels dérapages. D'autant plus que les participants, qui comptaient se rendre à cette manifestation, n'ont pas caché leur mécontentement quant aux décisions du Chef de gouvernement concernant certains dossiers sociaux. «Ces décisions ont fait des mécontents à travers tout le Maroc. Dernier exemple en date: l’attaque d’Oujda», rappelle Al Akhbar dans son numéro de ce mardi 22 mars.
Les sources du quotidien affirment ainsi que les services de sécurité de Kénitra craignaient des accrochages et affrontements entre les détracteurs et les partisans du PJD. «C’est pourquoi la Direction de la surveillance du territoire a envoyé un rapport détaillé au ministère de l’Intérieur, mettant en garde contre des protestations à l’égard du chef de gouvernement, susceptibles de dégénérer au vu du délicat dossier des enseignants-stagiaires», rapporte le quotidien.Ces derniers ont en effet subi une intervention musclée des forces de l’ordre, la semaine dernière. «Une intervention inhumaine contre des étudiants», avait d'ailleurs twitté l'un des leaders de la Jeunesse du parti.
Les sources du quotidien indiquent que le PJD comptait sur la rencontre de Kénitra pour redonner un coup de brosse à son image, surtout après les événements de la rencontre d’information d’Oujda. «Benkirane a fait appel à ses partisans pour le rejoindre à Kénitra, considérée comme l'un des remparts sur lesquels s’appuie le parti au niveau national», souligne le quotidien.
Le parti de la Lampe comptait ainsi sur cette rencontre pour envoyer un message à ses adversaires politiques et leur faire comprendre que l’incident d’Oujda était déjà été oublié et qu’il n’avait pas eu d’impact sur la popularité du parti, ni sur l’appui inconditionnel de ses partisans.Le message n’est donc pas parvenu à destination. Et le PJD n’a trouvé d’autre excuse pour justifier l’annulation de la rencontre que le prétexte de l’emploi du temps chargé de Benkirane.