A l’approche de chaque échéance électorale, le ton monte entre les différents acteurs politiques. Mais, cette fois, ce sont les juges qui s’invitent à la mêlée, d'autant que l’approche des élections coïncide avec la discussion, au Parlement, de la loi organique portant sur le statut des magistrats et d'une autre loi organique relative à la Haute autorité du pouvoir judiciaire. Récemment, lors d’une conférence de presse des élus de la majorité concernant le blocage du vote desdites lois, Abellah Bouanou a porté de graves accusations contre les juges du Club des magistrats qu'il a ouvertement accusés de «rouler» pour un parti de l’opposition (Le PAM, Ndlr). A en croire Al Akhbar, le député de Meknès a proféré ces accusations contre les magistrats qui n’avaient fait que participer à une journée d’étude au Parlement, organisée par le groupe des députés PAM et en présence du ministre de la Justice, Mustapha Ramid. De fil en aiguille, Abdellah Bouanou en est même arrivé à accuser les juges d’avoir trempé dans la falsification des résultats des élections communales de 2009 et d’avoir ainsi fait le jeu du PAM.
L’art de savoir se taire…Des accusations que, rapporte pour sa part Akhbar Al Yaoum, les juges ne veulent pas laisser passer sans réagir. Les collègues de Abdellatif Chentouf (à ne pas confondre avec Abdelkader Chentouf, juge antiterroriste du Maroc!) ont ainsi demandé l’ouverture d’une enquête suite aux propos du député et dirigeant PJD. Des propos qu’ils estiment «gratuits et extrêmement dangereux». Et Abdellah Bouanou de répondre, dans le même journal, que les juges doivent être responsables de ce qu’ils postent sur Facebook. Bizarre, venant d’un dirigeant partisan qui était, récemment encore, ministrable!