Il n’aura pas fallu longtemps, après sa prise de fonction, au nouveau ministre de la Justice, le Pam'iste Abdellatif Ouahbi, pour en découdre avec le legs des islamistes du PJD qui l’ont précédé à ce poste. Preuve en est le retrait du tant décrié projet de Code pénal du Parlement, projet qui a connu un blocage pendant plus de cinq années.
C’est Assabah qui s’intéresse au sujet dans son édition du mercredi 10 novembre. Le quotidien rappelle que les ministres de la Justice, sous les deux gouvernements dirigés par le PJD, ont échoué dans le lancement de cette révolution tant attendue dans ce secteur, même si certains PJDistes concernés n’ont pas hésité à brandir la carte de la modernité pour vanter leur défi. Sauf qu’ils ont été confrontés, au sein de ce département, à de hauts et anciens responsables qui ont tout fait pour qu’aucun texte réellement «moderne» ne soit proposé comme nouveau Code pénal.
D’après le journal, Abdellatif Ouahbi a lui-même été confronté à cette frange réticente au changement. Certains refusent que le Code pénal soit amendé en profondeur, particulièrement pour les articles liés à la protection de l’enfance, la violence à l’égard des femmes, ou encore aux relations sexuelles en dehors du cadre du mariage. Comme le rappelle le quotidien, Abdellatif Ouahbi a toujours été un fervent opposant au texte déposé au Parlement sous le mandat d’Abdelilah Benkirane. Selon lui, il inclurait plusieurs anomalies qu’aucun des trois ministres qui se sont succédé à la Justice ces dernières années n’a voulu prendre en compte.
Dans ce contexte, le ministre de la Justice vient de transmettre une missive au président de la Chambre des Représentants, l’informant du retrait du projet de loi. Abdellatif Ouahbi souhaite ainsi revoir le texte afin de proposer une nouvelle mouture, accompagnée d’un nouveau projet du Code de procédure civile afin que l’ensemble des aspects liés à ces textes soient discutés simultanément. L’objectif est que les nouveaux Codes soient le plus adapté possibles aux mutations qu’a connues la société marocaine ces dernières années et qu'ils viennent résoudre certaines problématiques décriées, liées, par exemple, à la détention préventive. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le ministre en marge de la présentation du projet de budget de son département lundi dernier, affirmant également son intention de proposer une réforme du Code de la famille.