Institution du Médiateur: voici de quoi se plaignent les Marocains, en premier lieu

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Revue de presseKiosque360. Le dernier rapport de l’Institution du Médiateur portant sur l’année 2020 présente certaines nouveautés. Conjoncture oblige, le document évoque un nombre important de doléances liées à l’état d’urgence sanitaire. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 09/01/2022 à 19h27

L’Intérieur et la Justice auront encore une fois soumis l’essentiel des plaintes et doléances émises par les citoyens à l’Institution du Médiateur. Cette tendance a été confirmée, une fois de plus, dans le dernier rapport annuel de cette institution. La nouveauté, dans ce document, est qu’il couvre la première année de la crise sanitaire liée au Covid-19, relève Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 10 janvier.

En effet, précise le quotidien, l’Institution du Médiateur a reçu 588 doléances relatives à l’état d’urgence sanitaire, soit 17,88% du total, selon son rapport de l’année 2020. L’essentiel de ces doléances porte, et c’est manifestement la règle, sur les services du ministère de l’Intérieur, étant donné que c’est ce département qui a été chargé de la distribution des aides publiques versées par l’Etat aux personnes les plus touchées par la crise, notamment lors de la période de confinement. 

Ainsi, explique Al Ahdath Al Maghribia, les doléances se rapportant à la distribution ou demandes d’assistance pécuniaire ou en nature représentent 72,11% des plaintes adressées par les citoyens à l’Institution du Médiateur. Et ce n’est pas seulement la gestion de la crise sanitaire dont se sont plaints les citoyens qui est en cause. L’atteinte aux droits de se déplacer entre le Maroc et l’étranger a également fait l’objet de doléances. Ces dernières représentent 20,24% des plaintes. Pour ce qui est des plaintes relatives à l’interdiction de se déplacer à l'intérieur du Royaume, elles représentent 2,89%.

Pour le reste des doléances, elles portent, entre autres, sur les conditions et la gestion du travail dans les locaux dédiés, ainsi que sur l’arrêt de certaines activités. Par ailleurs, il va sans dire que l’essentiel des doléances liées à la gestion de la crise sanitaire est porté par les couches sociales les plus défavorisées. Ce sont elles qui s'estiment lésées par l’opération de distribution des aides publiques, qui fait l'objet de plus de trois-quarts des plaintes. Vient ensuite la catégorie des MRE. D’où le nombre important des doléances liées aux restrictions de déplacements à l’étranger.

En termes de répartition géographique des plaines, la région de Casablanca-Settat vient en tête avec 15,65%. Elle est suivie de Fès-Meknès (14,63 %) et l’Oriental (14,46 %). Le reste est réparti entre les autres régions. Curieusement, aucune doléance n’émane de la région Dakhla-Oued Eddahab, relève le rapport cité par Al Ahdath Al Maghribia. L’Institution a également reçu des doléances provenant de l’étranger, ajoute le quotidien, précisant que ces plaintes émanent de résidents de huit pays, sans les citer. Ces plaintes sont au nombre de 115, soit une proportion de 19,56%. Globalement, précise le rapport, 52,89% de l’ensemble des doléances relatives à l’état d’urgence sanitaire ont été traitées.

Le quotidien précise, par ailleurs, qu'en plus des plaintes liées à l’état d’urgence sanitaire, l’Institution du Médiateur a reçu de nouveaux types de doléances. Elles sont liées à la thématique du désenclavement et émanent particulièrement des habitants des zones reculées. Le reste des plaintes porte sur les thèmes usuels que sont l’habitat social, la non-exécution des jugements prononcés contre l'Administration, les lois de l’urbanisme, la régularisation de la situation des fonctionnaires, les droits des personnes aux besoins spécifiques, ou encore la gestion du régime de retraite. 

Par Amyne Asmlal
Le 09/01/2022 à 19h27