La ville de Casablanca, capitale économique du royaume, serait sur une mauvaise pente. C’est ce qui ressort d’un rapport de la Banque mondiale, rendu public à l’occasion de l’octroi d’un prêt de 202 millions de dollars à la ville blanche, en vue d’améliorer son système de gouvernance et ses services publics. En effet, cette étude a classé la ville de Casablanca au troisième rang des villes africaines marquées par l’inégalité des chances et la précarité qui prend, dans certaines franges de la société, des proportions alarmantes, notamment parmi les veuves, les personnes âgées et les personnes à besoins spécifiques.
De même, les estimations des experts de la Banque mondiale révèlent que le déficit en matière de logement, à l’horizon 2020, s’élève à pas moins de 500.000 unités. Parallèlement, la forte demande contribue à l’expansion de l’habitat anarchique.
Selon le quotidien Assabah, qui se penche sur ce rapport dans son édition de ce mardi 19 décembre, la précarité et l’absence d’égalité des chances dans les politiques de la ville aggravent le taux de pauvreté. Ainsi, on dénombre pas moins de 150.000 personnes indigentes et 450.000 citoyens en situation de précarité, soit 18% de la population marocaine.
S’agissant de la problématique de l’emploi pour les jeunes, le rapport soulève une contradiction: si Casablanca est la capitale économique du pays, le taux de chômage des jeunes y reste particulièrement élevé. Par ailleurs, plus de 80% des chômeurs de la ville sont âgés de moins de 34 ans, tandis que le taux de chômage frôle les 30% pour la catégorie des jeunes âgés entre 15 et 24 ans.
Le rapport révèle également que 784.287 jeunes, dans la métropole, sont exclus du système de l’enseignement et de la formation, ce qui représente 11% de la population casablancaise et 17% de la population nationale.
Pour ce qui est de la contribution de la ville au développement du pays, l’étude montre que son apport au PIB est passé de 24% à 19% à cause de la récession de l’activité dans certains secteurs, notamment celui de l’immobilier. Le taux de croissance de la métropole stagne, quant à lui, à 3.4% entre 2004 et 2010. Ce constat a été confirmé par les entreprises dont les sièges sont installés à Casablanca.
Enfin, conclut Assabah, l’étude pointe du doigt le Conseil de la ville de Casablanca qui tarde à agir pour redresser la situation. Ainsi, soulève le rapport, bien que les dettes de la ville représentent moins de 10%, ses ressources financières restent trop faibles pour promouvoir son développement.