Insolite. Tout comme l'est la décision des auxiliaires d’autorité de faire grève un… samedi ! Mais cela paraît sérieux et c’est Al Massae, dans son édition du week-end du 28 février-1er mars, qui l’affirme en Une. Citant Mohamed Blaness, coordinateur de la Commission nationale des auxiliaires d’autorité et relevant du syndicat national du transport et des métiers (!), le journal affirme que cette décision de débrayer demain samedi intervient pour protester contre les tracas auxquels ont fait face les chioukhs et moqaddems qui avaient appelé à une grande rencontre, cette fin de mois, à Nador. A en croire le responsable syndical des moqaddems, des responsables locaux de l’Intérieur l’avaient contacté et pris, de même, contact avec plusieurs de ses collègues pour les dissuader de tenir un grand meeting où ils dévoileraient leurs revendications. Il ajoute que son syndicat a contacté le ministère de tutelle (l’Intérieur) pour lui signifier que le samedi serait un jour de protestation.
Les petites mains de l’Intérieur
Al Massae, toujours en se basant sur les propos du patron du syndicat des chioukhs et moqaddems, explique que ces derniers ont dévoilé un cahier de revendications -une première!- où ils demandent un meilleur traitement: accès au logement social, promotion selon les diplômes, intégration dans la fonction publique et révision de leurs salaires pour pouvoir bénéficier d’une retraite décente.Chioukhs et moqaddems, une petite armée de plusieurs dizaines de milliers d’auxiliaires d’autorité (en fait les oreilles et les yeux des différents services de l’Etat), ont essayé de donner de la voix dans le sillage des manifestations du 20 février. Quelques-unes de leurs revendications ont été mises en place avant de disparaître. Aujourd’hui, ils reviennent à la charge. Le mieux serait de régler leurs problèmes au plus vite au vu des services rendus aux citoyens et au pays, et ce depuis l’ère du Protectorat. Signalons toutefois que le corps de ces auxiliaires de l’autorité se divise en plusieurs catégories: des moqaddems dans les villes et des chioukhs en milieu rural. Quant à la Aârifa (moqaddem au féminin), c’est une fonction dont on n’entend plus parler.