A nouveau, les chiffres du Haut Commissariat au Plan, dirigé par l’ancien ministre socialiste Ahmed Lahlimi, sont contestés par le gouvernement. Mais cette fois, le ministre du Commerce et de l’industrie, Moulay Hafid Elalamy, récuse également ceux de Bank Al Maghrib, dirigée par Abdellatif Jouahri.
L’objet de la discorde porte sur le nombre d’emplois créés par l’industrie, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du week-end des 24 et 25 mars. Concrètement, le HCP affirme, dans son dernier rapport relatif à la question de l’emploi, que l’économie marocaine a créé 86.000 emplois et en a perdu 37.000 pendant l’année écoulée, soit un solde net de 49.000 emplois. Le HCP précise, par la même occasion, que les secteurs de l’industrie et de l’artisanat sont ceux qui ont créé le moins de postes, avec seulement 7.000 emplois.
Pour sa part, indique Assabah, Bank Al Maghrib a précisé dans son dernier rapport que les deux secteurs n’ont créé que 8.000 emplois en 2016. Bien plus, l’institution monétaire assure que l’industrie n’a pu créer que 23.000 emplois pendant les deux premières années du lancement du plan d’accélération industriel qui, notons-le, a démarré en 2014 et prendra fin en 2020.
Moulay Hafid Elalamy ne l’entend pas de cette oreille. L’étude qu’il a diligentée récemment, et qui s’appuie sur les chiffres des différentes délégations régionales du ministère recoupés avec ceux de la CNSS, a montré que l’industrie crée bien plus d’emplois que ce que révèlent les deux rapports. Lors de la présentation des résultats de son étude, jeudi, en conseil du gouvernement, le ministre de tutelle a indiqué qu’en 2015, un total de 52.376 postes a été créé dans l'industrie, 76.227 en 2016 et 89.884 en 2017.
Ces résultats, affirme Assabah citant le ministre, reflètent un progrès et une transformation majeurs à la faveur des efforts consentis par l’Etat à travers la mise en place du Fonds de développement industriel et des investissements et la signature de contrats-programmes qui visent l’accompagnement des différents secteurs industriels, notamment dans l’automobile, les zones franches, l’agroalimentaire, le textile, l’aéronautique, la pêche maritime et l'industrie pharmaceutique. Pour le ministre, toujours selon Assabah, le Plan d'accélération industrielle a permis la création de 89.884 emplois en 2017, en hausse de 13.657 postes par rapport à 2016. Si ce rythme est maintenu, on pourrait dépasser l'objectif initial des 500.000 emplois prévus pour atteindre 550.000 emplois.