Abdelilah Benkirane serait-il allé vite en besogne en voulant s’imposer comme médiateur dans la contestation du Rif et en revendiquant une demande royale dans ce sens, comme certains supports de presse lui prêtent? L’ancien chef du gouvernement avait rencontré, on le sait, Ahmed Zefzafi, père de Nasser, le leader du Hirak écroué à la prison d’Oukacha. Dans une déclaration aux médias, le SG du PJD a indiqué que cette rencontre était «tout à fait normale» puisqu’une relation d’amitié le lie à la famille Zefzafi depuis des décennies.
Jusque-là rien d’anormal. Sauf qu’auparavant, Benkirane avait rencontré le conseiller du roi, Fouad Ali El Himma, et qu'aux dires de l’ancien chef du gouvernement, cette rencontre relevait d’une initiative du Palais royal visant à aborder les événements d'Al Hoceima.
"J’ai suivi avec un grand étonnement, les informations qui circulent et selon lesquelles j’aurais rencontré M. Benkirane au sujet des événements d’Al Hoceima. Contrairement à ce qu’ont appris ces sources dignes de foi auprès de M. Benkirane, je ne lui ai pas rendu visite en tant qu’émissaire du Palais royal. J’ai pris cette initiative à titre personnel, par pure courtoisie, au début de ce mois sacré de ramadan".
Fouad Ali El Himma affirme également que sa visite à Abdelilah Benkirane répondait à une demande de ce dernier, lequel lui reprochait de ne pas lui rendre visite. Et de préciser: "M. Benkirane veut peut-être entretenir des illusions, taire la vérité ou laisser se répandre les fausses informations. Mais je refuse que cela se fasse en mon nom. Puisque je suis l’émissaire supposé, je démens catégoriquement ce qui a été colporté et affirme que les événements en question n’ont pas figuré dans nos échanges".
El Himma rappelle par ailleurs qu’il sait bien qui est l’actuel chef du gouvernement et ajoute: "Je n’aurais pas voulu non plus embarrasser M. Benkirane, d'autant plus que les événements d'Al Hoceima, comme tout le monde le sait, ont commencé et se sont poursuivis quelques mois durant son mandat à la tête du gouvernement", a-t-il conclu.