Les fervents patriotes et les sages ayant marqué l’Histoire ne meurent pas, ils changent seulement de lieu d’énonciation. En répondant à l’appel de Dieu, destin imparable de l’Humanité, le leader de la Résistance Mohamed Benhamou El Kamili, l’un des dirigeants historiques de la Résistance, membre fondateur du mouvement de Résistance dans la région de Casablanca et membre fondateur de l’Armée de Libération, n’a changé que de lieu d’énonciation, car son précieux héritage restera toujours au service de la patrie et des générations futures. Discret, sage, courageux, patriotique et héros de la Résistance, El Kamili était la boite noire de l’organisation la «Main Noire», qui agissait clandestinement contre le colonisateur français en vue de le forcer à se retirer et par ailleurs précipiter l’indépendance du royaume.
Dans un spécial publié à l’occasion de sa disparition, suite à une maladie incurable, le quotidien Al Akhbar affirme que l’homme était au cœur de la stratégie de l’organisation la «Main noire» qui était à l’origine de plusieurs opérations et actions du mouvement de la Résistance, dont certaines sont restées frappées du sceau de la confidentialité, en dépit de certaines tentatives de lever le voile sur ses registres.
En fait, rappelle le quotidien, les tactiques du mouvement de la Résistance, notamment celles de l’organisation clandestine la «Main noire», ont permis à ses leaders d’échapper à l’enfer du colonisateur et de poursuivre le combat pour la cause. A la suite du crash d’un hélicoptère français en 1954 dans le Moyen Atlas, si Mohamed Benhamou El Kamili a été interpellé, il ne resterait pas en vie depuis lors, fait remarquer le quotidien. Surtout qu’à cette époque, le défunt était l’un des fondateurs des cellules de la Résistance, de leur organisation, de la mise en place des premières cellules de l’Armée de Libération et l’un des coordonnateurs lors des négociations ayant précédé l’Indépendance du pays. Après l’indépendance du royaume, l’homme, qui a été également l’un des fondateurs de l’Union nationale des forces populaires (UNFP), aux côtés de Mehdi Benbarka, a été interpellé en 1976 pour ses positions contre le régime, avant d’être libéré plus tard.
Fidèle à ses principes, le défunt est resté égal à lui-même durant toute la période de la Résistance et des combats pour l’Indépendance avant d’emprunter la voie de la gauche, après un virage istiqlalien qu’il a quitté en 1959, suite à des désaccords avec des leaders du Parti de l’Istiqlal à l’époque, rappelle encore le journal.
Ces détails, puisés par le quotidien dans les archives du haut-commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’Armée de Libération, et recueillis grâce à des témoignages de certains compagnons de route du défunt, restent insuffisants et laissent sur leur faim les chercheurs sur ce segment de l’Histoire du Maroc, d’autant plus que feu El Kamili n’a pas rédigé ses Mémoires. Elles auraient pu éclaircir certaines zones d’ombre sur le cheminement des armes, certains assassinats et autres questions sur lesquelles des débats ne convergent pas toujours.
Il a mis sur le devant de la scène politique plusieurs résistants et compagnons de route de ses luttes, mais il est resté discret et sage, forçant le respect de tout le monde. Un homme de vertu au sens large du terme. Lors de son hospitalisation, le Roi Mohammed VI a pris en charge les frais d’hospitalisation de cette figure de la résistance dans une clinique privée à Casablanca. A la suite de son départ, le souverain a adressé ses condoléances aux membres de la famille du défunt et, à travers eux, à l’ensemble de ses proches et amis et aux anciens résistants et anciens membres de l’Armée de libération.









