La guéguerre à distance qui oppose, depuis des mois, le chef du gouvernement au ministre de la Santé semble perdurer malgré l’approche de la fin du mandat du gouvernement actuel. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 29 décembre, que les deux hommes campent sur leur position, car El Othmani continue de rejeter les nominations proposées par Aït Taleb aux postes de secrétaire général et d’inspecteur général de ce département. De son côté, le ministre de la Santé persiste à imposer ses deux protégés à des postes par intérim, tout en refusant d’organiser un nouveau concours de recrutement pour sélectionner de nouveaux postulants. Le chef du gouvernement a d’ailleurs mis jeudi dernier, lors du Conseil du gouvernement et pour la troisième fois, son veto à la nomination d’Abelillah Boutaleb en tant que secrétaire général du ministère de la Santé.
Pourtant, ce dernier assume ce poste par intérim depuis août dernier, à la place de son prédécesseur, Hicham Nejmi, qui a été révoqué après la tentative de suicide d’une fille qui était en sa compagnie dans un hôtel à Agadir. Le chef du gouvernement accuse Khalid Aït Taleb de n’avoir pas respecté la procédure juridique en organisant un concours de recrutement ouvert à tout le monde. Une accusation que récuse le ministre de la Santé qui souligne que le choix des responsables rejetés par El Othmani s’est fait dans le respect des conditions et des formalités juridiques en vigueur.
Le quotidien Assabah rapporte que des sources du cabinet du chef du gouvernement estiment que Khalid Aït Taleb a violé la loi en suivant la voie express pour nommer directement le secrétaire général de son département. C’est ce qui a poussé, ajoutent les mêmes sources, El Othmani à intervenir, fermement, pour refuser ce genre de nomination, tout en appelant les membres du gouvernement à respecter la loi relative à la nomination dans les hautes fonctions et à ouvrir la voie à la concurrence. Plusieurs sources s’interrogent, d’ailleurs, sur le refus du ministre Aït Taleb d’organiser un concours de recrutement pour le poste de secrétaire général. D’autant que plusieurs postes de responsabilité, dans ce département, sont assumés par intérim, dont celui d’Inspecteur général du ministère.
Un imbroglio qui suscite beaucoup d’interrogations, surtout que plusieurs informations laissent croire qu’El Othmani veut placer, à ces postes, certains de ses proches. S’il est vrai que la crise épidémiologique a masqué plusieurs problèmes aigus au sein du ministère de la Santé, il n’en demeure pas moins qu’un climat délétère règne dans l’administration centrale. Les hauts fonctionnaires de ce département sont, en effet, dépités par certaines révocations et nominations au niveau central et dans les services extérieurs.