Le PAM essaie-t-il de mettre en échec les tractations du Chef de gouvernement nommé pour former sa majorité? C’est la question que se pose le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 17 octobre, en parlant de supposées «manœuvres» engagées par le PAM.Le journal s’interroge également, pour étayer cette thèse, sur la mobilisation générale, au sein de plusieurs partis, afin de soutenir la candidature du socialiste Habib Malki à la présidence de la Chambre des représentants.
Le journal, réputé proche du PJD, et surtout de sa Direction, fait état d’hypothétiques rencontres au domicile du premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, où la direction du PAM aurait rencontré les responsables de l’USFP, du RNI, de l’Istiqlal et de l’UC pour tenter d’empêcher le Chef de gouvernement nommé de former son équipe. Pendant l’une de ces réunions, le PAM aurait suggéré aux autres formations de soumettre au souverain un mémorandum commun dans lequel ils affirmeraient leur position de ne pas participer au gouvernement de Abdelilah Benkirane.Cependant, affirme le journal, le scénario n’aurait pas emballé l’Istiqlal. Son secrétaire général, Hamid Chabat, aurait même accusé le PAM de ne pas honorer ses engagements. Seul Driss Lachgar, de l’USFP, aurait répondu favorablement à cette idée de soumettre un mémorandum au roi.
Cependant, ni Driss Lachgar ni Hamid Chabat n’ont confirmé ou infirmé ces faits, affirme le journal qui s’est basé sur les révélations de sources anonymes au sein de l’Istiqlal et du RNI. Quant au PAM, contacté par le journal, il a nié, par la voix de son porte-parole, l’existence de telles rencontres. Bien plus, il a insisté sur le fait que le secrétaire général du parti, Ilyas El Omari, tenait à ce que les tractations pour la formation du gouvernement suivent leur cours normal.
Par ailleurs, affirme le quotidien, au lendemain de la nomination de Abdelilah Benkirane à la tête du gouvernement, la scène politique a connu deux événements notoires: la démission de Salaheddine Mezouar, qui sera fort probablement remplacé, à la tête du RNI, par Aziz Akhannouch, et l’annonce de l’alliance du RNI et de l’UC pour la formation d’un groupe parlementaire commun. Ces événements adressent un message, tout d’abord, à Benkirane selon lequel le RNI est disposé à participer au gouvernement avec l’UC et, ensuite, à l’Istiqlal, dans la course à l’accès au gouvernement.
Pour ce qui de l’élection de Habib Malki, le journal parle également de rencontres, pendant le week-end des 15 et 16 octobre, entre les partis de l’opposition sortante et du RNI, auxquelles n’a toutefois pas participé l’Istiqlal. De toutes les manières, l’élection à la présidence de la Chambre ne sera programmée que lorsque les contours de la future majorité seront précisés. En attendant, le Chef de gouvernement entamera ses tractations ce lundi 17 octobre. Il n’attendra plus la disponibilité du RNI et se réunira donc avec le MP, puis avec le PPS et, enfin, avec l’Istiqlal.