Flux migratoires. L’Espagne fait pression sur l'UE pour plus de fonds au Maroc

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Le gouvernement espagnol redouble sa pression sur l'Union européenne (UE) pour la mise en place d'un "fonds pluriannuel" destiné à soutenir le Maroc dans ses efforts visant à contenir les flux migratoires, a indiqué hier, samedi 25 mai, le journal espagnol El Pais.

Le 26/05/2019 à 10h36

"Il faut augmenter le soutien financier au Maroc", ont souligné des responsables gouvernementaux espagnols, lors d'une réunion tenue le 10 mai à Madrid, avec le directeur général adjoint à la Commission européenne pour la migration et les affaires intérieures de l'UE, Simon Mordue, relève la publication.

Il s'agit notamment de la directrice générale des relations internationales au ministère espagnol de l'Intérieur, Elena Garzón, et du commissaire général de l'immigration et des frontières, Juan Enrique Taborda, qui ont demandé à Bruxelles de garantir un "fonds pluriannuel" au Maroc, poursuit El Pais, notant que cette initiative a été envisagée auparavant par l'UE au moment où des sources communautaires sont venues parler du décaissement de 50 millions d'euros par an.

Les deux responsables espagnols ont également appelé Bruxelles à accorder "le plus tôt possible" l'aide promise au Maroc il y a sept mois, d'un montant de 140 millions d'euros, qui n'a pas encore été intégralement versé au Royaume.

L'envoyé européen s'est également réuni avec la secrétaire d'État aux Migrations, Consuelo Rumí, qui a insisté sur l'importance de "ne pas laisser le Maroc seul" face à la pression migratoire, appelant l'UE à garantir un soutien financier permanent au Royaume, révèle El Pais.

"Le Maroc fait preuve d'une collaboration inhabituelle avec les autorités espagnoles sur les questions de la migration", écrit le journal, citant les chiffres avancés par le wali-directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, Khalid Zerouali, dans une interview accordée à Associated Press, qui montrent que près de 25.000 tentatives d'immigration clandestine ont été mises en échec jusqu'à présent, cette année, par les autorités marocaines, soit 30% de plus qu'une année auparavant, en plus du démantèlement de 50 réseaux de trafic d'êtres humains, en hausse de 63% sur un an.

Selon El Pais, le gouvernement espagnol ne cesse de souligner les efforts déployés par le Maroc et la nécessité de lever des fonds européens en parallèle, relevant qu'un rapport interne de la Commission européenne auquel le journal a eu accès rend compte de ces efforts, qui ont commencé à être significatifs en février dernier, après la visite du roi Felipe VI à Rabat.

Le rapport assure que le Maroc, en plus d'améliorer la surveillance de ses côtes et du périmètre des présides occupés de Sebta et Melilla, procède à "des déplacements forcés de migrants subsahariens depuis 2018", faisant savoir que "le Royaume travaille en étroite collaboration avec certains pays d'Afrique subsaharienne pour procéder au rapatriement des migrants, principalement par voie aérienne, à travers Casablanca", ajoute El Pais.

Par Rahim Sefrioui
Le 26/05/2019 à 10h36