Trois années de gestion de l’actuel conseil communal PJD ont fini par convaincre les habitants de la cité multiséculaire qu’ils ne peuvent plus rien espérer de lui après la dégradation sans précédent qu’a connue leur ville. Ils viennent de le faire savoir en multipliant les dénonciations sur les réseaux sociaux et à travers les mouvements associatifs, signale le journal Al Akhbar dans son édition de ce vendredi 14 septembre.
Amal Atifi, militante associative, est allée jusqu’à lancer un mouvement de protestation par le moyen de T-shirt portant un slogan évoquant le «deuil de Fès» après ce qui est qualifié de mort économique de la ville. Des dirigeants syndicaux UMT ont emboité le pas à la société civile en publiant un communiqué explicitant l’état déplorable de Fès: dégradation de la qualité de vie, chômage, insécurité, sites écologiques en danger et espaces verts envahis par des ordures, faute d’un service correct dédié à la propreté de la ville.
Selon des acteurs associatifs déçus, les cris assourdissants de ces derniers jours ont eu une incidence plutôt nulle sur la lucidité du maire Pjidiste. Ce dernier n’a vu dans leurs récriminations que les instigations d’une main «cachée qui les paie et leur souffle ce qu’ils doivent dire». D’ailleurs, ajoute-il, toujours selon les mêmes sources, «le nombre de ceux qui me critiquent ne dépasse pas 20 personnes. Ils m’attaquent parce que j’ai fermé le robinet de la corruption, alors qu’ils veulent nous ramener aux pratiques d’antan».
Ceci n’a pas manqué de susciter des interrogations dans l’esprit de beaucoup d’observateurs locaux qui s’étonnent, malgré l’état évident de décrépitude de leur ville, de voir leur maire déclarer à un journal économique que «tout va pour le mieux dans la meilleure des villes du monde». Et comme si la politique de la sourde-oreille ne suffisait pas, en ce 4 septembre, date anniversaire de l’élection du conseil communal, le secrétariat régional du PJD s’est réuni en conclave pour pondre un communiqué qui donne l’impression que l’on est en pleine méthode Coué.
En effet, selon les dirigeants locaux du parti de la Lampe, «des mains malveillantes sont derrière cette campagne calomnieuse et se servent des réseaux sociaux pour susciter le désespoir au sein de la population. Le bilan de ces trois années de notre gestion est largement positif, il n’y a qu’à voir les progrès réalisés».