Lundi 11 août, un haut responsable algérien s’inquiétait pour "la santé des Algériens et l’évolution de la criminalité". "Durant les six premiers mois de cette année, environ 100 tonnes de cannabis ont été saisies en Algérie contre plus de 7 tonnes durant la même période en 2013", s’est-il alarmé, sous les objectifs grossissants de médias algériens délibérément parano. Mardi 12 août, c’est carrément la curée anti-marocaine sur les colonnes, les antennes et autres plateaux de télévision algériens. Voilà ce que cela a donné : "La drogue marocaine envahit l’Algérie!" Une accusation à la limite de la "déclaration de guerre". Face à cette grave accusation, une riposte de la part de Rabat devait intervenir. Réponse du berger à la bergère, une déclaration gouvernementale de 18 points dévoilée, pas plus tard que mercredi 13 août, à Rabat, lors d’un point de presse tenu conjointement par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, le ministre délégué à l’Intérieur, Charki Draiss, et le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi.
Méthodique, le ministre de l’Intérieur, apporte d’abord une précision fondamentale: "L’Algérie s’est inscrite dans une logique d’accusation systématique à l’égard du royaume du Maroc". "C’est incompréhensible", a-t-il déploré, cité par la presse quotidienne datée de ce jeudi 14 août. D’autant moins incompréhensible que "c’est l’Algérie qui préside la sous-commission chargée de la lutte contre la drogue au sein de l’Union du Maghreb Arabe", a relevé le ministre Hassad, fait savoir Assabah en se demandant : "Pourquoi l’Algérie, au lieu d’opter pour le dénigrement, n’a pas réuni cette structure pour faire converger les efforts collectifs des pays de la région". Il en ressort que la balle est du côté d’Alger, et seulement d’Alger, puisqu’elle s’obstine à verrouiller toutes les portes du dialogue et de la coopération bilatérale, voire intermaghrébine. "Comment deux pays qui ne se parlent pas peuvent mener une lutte commune et efficace contre des réseaux qui s’activent de part et d’autre des frontières", s’est interrogé le ministre marocain, lit-on dans Al Ahdath Al Maghribyia, avant d’enfoncer ce clou : "La coopération exemplaire avec l’Espagne, dont la réussite est reconnue, est à méditer". Réponse hautement politique à une accusation algérienne aux relents bassement politiciens. "L’attitude algérienne dénote d’un choix délibéré de maintenir le statu quo qui ne sert que les intérêts des trafiquants de drogue et les réseaux criminels, y compris les réseaux terroristes dans la région du Sahel", relève le ministre Hassad, d’un ton à la fois serein et ferme.
L’arroseur arrosé !
Dans ce énième épisode du feuilleton de provocations anti-marocaines, un vrai classique du genre ! Alger n’a à l’évidence pris aucune précaution d’usage. Elle (nous) rappelle -sans le vouloir peut-être cette histoire de l’arroseur arrosé. Car, que constate-t-on finalement ? Alger a oublié, à l’insu de son plein gré, qu’elle reste incontestablement champion régional du trafic de psychotropes. "L’Algérie demeure, dans la région, le principal pourvoyeur des psychotropes dont l’impact est beaucoup plus dévastateur sur la santé et la sécurité des populations", note le ministre Hassad, au nom de l’Exécutif marocain. "Les services marocains ont saisi plus de 143.000 comprimés psychotropes depuis le début de l’année 2014 contre "plus de 450.000 comprimés saisis en 2013", révèle le ministre Hassad, qui en remet une couche : "La culture de l’opium a (encore) le vent en poupe dans l’ouest algérien" ! Récapitulons : saisies records de comprimés psychotropes et –que Dieu nous en préserve !- bientôt de l’opium 100% algérien exporté … "Ces deux substances sont beaucoup plus dangereuses que le cannabis", explique le ministre Hassad.