«Pourquoi voulez-vous que je vous parle ? Des milliers de journalistes m’appellent, mais je n’ai rien à dire». C’est ainsi que commence (et se termine presque) une conversation entre Omar Abaaoud et Le360 ce 19 novembre. L’homme affirme qu’il conduit et qu’il est sur une autoroute. Du moins, on sait qu’il est au Maroc alors que les médias belges ont affirmé qu’il était à l’étranger, sans plus de précisions.
Relancé par nos soins quelques minutes après l’annonce du décès de son fils dans l’assaut mené contre un appartement de Saint-Denis, Omar Abaaoud se mure dans le même silence. «Je ne sais rien», répond-il tout simplement à nos questions.
Omar Abaaoud reste ainsi fidèle à son tempérament d’«homme taiseux» comme le qualifie son avocate. La seule et unique interview qu’il a donnée remonte à janvier dernier à un journal flamand. "Abdelhamid a jeté la honte sur notre famille. Nos vies sont détruites", a-t-il déclaré dans ce bref entretien.
Omar Abaaoud vit en Belgique depuis quarante ans. Il y a commencé comme mineur avant de se convertir au commerce de vêtements dans le célèbre quartier bruxellois de Molenbeek. Il avait d’ailleurs acquis un deuxième magasin pour Abdelhamid Abaaoud.
Sauf que ce dernier a préféré rallier Daech en Syrie. Et pire : il a emmené avec lui, plus tard, son frère Younès (14 ans). Son papa a porté plainte contre lui pour kidnapping en juillet dernier. Mais là, c'est une «plainte contre un mort». Triste destin !