Le ministère de l’Intérieur est venu à la rescousse des départements de l’enseignement et de la santé après que les étudiants en médecine ont boycotté les examens de rattrapage. Les représentants de la Coordination nationale ont été reçus, mercredi dernier, par les responsables de l’Intérieur pour essayer de trouver une issue à cette crise. Ces derniers leur ont promis de satisfaire tous les points figurant dans leur cahier revendicatif à l’exception de celui relatif au concours de résidanat. Des sources de la coordination soulignent que les négociateurs de l’Intérieur leur ont fait savoir que le fait de priver les étudiants des facultés privées de ce concours est contraire à la constitution et au principe de l’égalité des chances.
Selon certaines sources, le ministère de l’intérieur aurait proposé à ses interlocuteurs que les étudiants du privé puissent passer l’examen du résidanat à partir de la promotion de 2020. Ce qui signifie que les étudiants qui se sont inscrits pendant les années précédentes ne seraient pas autorisés à passer ce concours. Mais cette proposition a été refusée par les représentants de la coordination. Ce qui a poussé les responsables de l’Intérieur à demander aux étudiants d’élargir la discussion sur ce sujet pour essayer de trouver une solution appropriée à ce problème.
Le quotidien Akhbar Al Youm rapporte, dans son édition du lundi 1erjuillet, que le ministère s’est opposé à la manière dont la coordination prend ses décisions en recourant au vote dans les assemblées générales. Mais ses représentants n’en ont pas tenu compte et ont soumis les résultats de cette négociation au vote que les étudiants ont rejeté à la majorité. Les étudiants ont considéré cette «manœuvre» comme une tentative du ministère de l’Intérieur d’influencer les membres de la Coordination. Interrogé sur les mesures à prendre, le secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Khalid Samadi, a déclaré que le gouvernement n’a pas, à ce stade, pris de nouvelles mesures pour mettre fin à cette crise.
De son côté, la Coordination des étudiants en médecine a tenu mardi dernier ses assemblées générales pour décider du boycott ou non des examens de rattrapage. Plus de 90% des étudiants ont voté pour le boycott, car la plupart d’entre eux refusent de passer ces examens sans pouvoir «rattraper» les cours qu’ils ont manqués pendant les trois mois de grève. Encore faut-il que le gouvernement satisfasse leur cahier revendicatif qui s’articule essentiellement autour de la réalisation des points figurant dans le PV de 2015, y compris celui relatif au concours de résidanat ainsi que les indemnités des étudiants de la septième année.
En attendant, les étudiants continueront à avoir des contacts avec les politiques et les acteurs de la société civile, même si la médiation parlementaire a été suspendue depuis le boycott des examens. Ce faisant, les étudiants comptent retourner dans la rue pour organiser une nouvelle marche nationale à Rabat, dont la date sera fixée par la Coordination nationale.