Après une grève ouverte qui a duré plusieurs semaines et causé une grande perte du temps scolaire, les enseignants contractuels ont décidé de retourner en classe dès ce lundi. Ils ont toutefois décidé d’arborer un ruban noir «en signe de deuil pour la dignité de l’enseignant». C’est ce qu’on peut lire dans le communiqué publié par leur Coordination nationale, qui a révélé les détails de cette décision prise à la majorité.
Les enseignants insistent sur la nécessité de respecter les engagements du 13 avril dernier et d’accélérer l’organisation du deuxième round du dialogue. C’est dire que la balle est dans le camp du ministère de l’Education pour qu’il attelle à une nouvelle rencontre en présence des syndicats. Sachant que le département de tutelle avait conditionné la reprise du dialogue au retour des grévistes à leur poste. La coordination a affirmé que la décision du non-prorogation de la grève a été prise «en réponse aux appels de la Fédération des parents d’élèves, de différents cadres syndicaux, politiques et militants des droits de l’homme. Mais cette trêve a été décidée, aussi et surtout, par le souci des enseignants de garantir le droit des élèves au temps scolaire». Ceci étant, les enseignants font porter la responsabilité de la déperdition du temps scolaire au département de tutelle à cause «de la politique de la fuite en avant et du rejet des revendications de la coordination».
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 29 avril, que la Coordination a annoncé qu’elle reprendrait la grève en cas d’atteinte aux enseignants. Elle réitère ainsi son refus à «tout plan de contractualisation et au recrutement public régional». Ce faisant, le communiqué appelle à l’intégration de tous les enseignants au statut du ministère de l’Education nationale en annonçant la détermination des enseigants à «poursuivre le combat avec des manifestations inédites dans les jours à venir jusqu’à l’annulation du plan de la contractualisation et l’intégration des enseignants au statut du ministère de l’Education nationale». La décision de la non-prorogation de la grève a été prise au moment où le département de tutelle a commencé à exécuter un «plan d’urgence». Une décision qui consiste à faire appel à des diplômés universitaires, des cadres d’enseignement dans le secteur privé ainsi que les enseignants retraités pour compenser la déperdition du temps scolaire, notamment dans les différents niveaux diplômants.
De multiples tentatives de médiation, notamment de la part des syndicats d’enseignement, des jeunes parlementaires ainsi que du groupe parlementaire istiqlalien, se sont succédées. Lors d’une séance à la chambre des conseillers tenue vendredi dernier, les istiqlaliens ont appelé le gouvernement à mettre fin à ce conflit après avoir rencontré les représentants de la Coordination. Un appel qui demande aux enseignants de reprendre leur travail dès ce lundi tout en exhortant le département de tutelle à s’engager à reprendre le dialogue, à annuler les décisions de révocation, à suspendre les examens de certificat d’aptitude professionnelle et à verser leurs salaires aux enseignants.