Les tares de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) ont été dévoilées par la commission d’enquête parlementaire mise en place par la Chambre des conseillers. Selon le quotidien Assabah, qui s’intéresse à cette affaire dans son édition de ce jeudi 19 juillet, le rapport, présenté et débattu, lundi, devant les membres de la Chambre haute du Parlement, a mis à nu de véritables scandales sur la période allant de 2010 à 2017.
Une multitude de dysfonctionnements conjugués à une mauvaise gestion financière: tel est le principal constat de ce rapport parlementaire. Ainsi, des études sont effectuées sans être exploitées, occasionnant des dépenses exorbitantes. De même, des campagnes publicitaires sont lancées durant des périodes inappropriées et sans aucune évaluation par la suite. Augmentation des dettes en raison, notamment, des pénalités de retards de paiement qui atteignent dans certains cas 200 jours, désordre en matière de gestion et manque de vision, autant de problèmes relevés par les sources du quotidien.
La même lecture de ce rapport a également été faite par le quotidien Akhbar Al Yaoum dans sa livraison du même jour. En plus de la gabegie financière et des irrégularités en matière de gestion, le quotidien évoque la question des dépenses gonflées et injustifiées. A titre d’exemple, rapporte le journal, le rapport parlementaire mentionne le loyer du logement de fonction du directeur général de l’ONMT, Abderrafie Zouiten, qui est de l’ordre de 50.000 dirhams. «Ce qui est équivalent au salaire d’un ministre», commente le quotidien. De même, le loyer des fonctionnaires des délégations de l’Office à l’étranger a occasionné des dépenses d’environ dix millions de dirhams, révèle cette enquête effectuée à la demande des professionnels du secteur.
Ce scandale financier a de même été abordé par le quotidien Al Akhbar dans son édition du jour. Au-delà de la mauvaise gouvernance financière, le rapport cite l’instabilité des approches et l’absence de stratégie, ainsi que le manque de coordination entre l’Office national marocain du tourisme et son ministère de tutelle. En agissant de la sorte, les responsables de l’ONMT violent même les lois régissant leur propre établissement.
Le quotidien souligne que les défaillances sont innombrables à tous les niveaux de cet établissement public. Le directeur général responsable de cette mascarade a d'ailleurs été limogé. Un autre, Adil El Fakir, a été nommé en juin dernier et installé dans ses fonctions par le ministre du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale, Mohamed Sajid, en présence de la secrétaire d’Etat chargée du Tourisme, Lamia Boutaled. Le nouveau responsable aura à redresser une situation résultant d’une gestion ayant fait beaucoup de mal au secteur. Le chantier est immense.