Elections: Hassad brouille les cartes des femmes élues sur la liste nationale

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Revue de presseKiosque360. Les élues figurant sur la liste nationale réservée aux femmes espéraient rempiler par la même voie. Pour cela, elles ont fait pression pour amender la loi organique de la première Chambre. Le ministère de l’Intérieur n’a pas jugé utile de donner suite à leur revendication.

Le 08/04/2016 à 21h45

Les femmes parlementaires élues sur la liste nationale doivent être déçues. Elles qui s’attendaient à un amendement de l'article 5 de la loi organique relatif à la première Chambre ont appris de la bouche du ministère de l'Intérieur que cet article ne sera finalement pas touché. En tout cas, pas dans le sens qu’elle souhaitaient. C'est ce que rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du week-end des 9 et 10 avril.

En effet, l'article 5 de cette loi interdit aux femmes élues dans le cadre de la liste nationale (60 sièges) de se présenter à un deuxième mandat sur la même liste. En d'autres termes, celles qui veulent prétendre à un nouveau mandat n'ont qu'à convaincre leur parti de les faire figurer en tête de leur liste électorale.

La réponse de Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur, a suscité un tollé chez les femmes parlementaires issues des partis de la majorité, affirme le quotidien. Les élues de la première Chambre n'ont pas non plus accepté que le gouvernement et les secrétaires généraux des partis de la majorité ne les aient pas soutenues dans cette revendication.

 Pourtant, elles avaient reçu des promesses en ce sens de la part, notamment, du président de la Chambre qui leur avait apporté son appui et surtout exprimé sa prédisposition à inciter les partis de la majorité à présenter une proposition de loi en ce sens.

Ces promesses ont été faites, affirme le quotidien, dans le cadre des réunions du groupement d'action thématique relatif à l’égalité et à la parité. Et au moment où les femmes parlementaires s’attendaient à ce que le projet d’amendement de la loi organique de la première Chambre, présenté mais non examiné lors du dernier Conseil de gouvernement, porte sur cette question, il n’en a rien été. La seule nouveauté concernant la liste nationale apportée par ce texte est l’ouverture de la liste réservée aux jeunes de moins de 4O ans, exclusivement de sexe masculin, (30 sièges) aux jeunes des deux sexes.

Le journal note, par ailleurs, qu’aucun des mémorandums présentés par les partis politiques dans le cadre des négociations des lois électorales ne portait cette revendication. Les élues n’ont pas pour autant été découragées. Elles planchaient déjà sur une proposition de loi commune et comptaient sur l’appui de la majorité. Mais le projet présenté par le ministère de l’Intérieur a eu finalement l’effet d’une douche froide.

Le groupement thématique relatif à l’égalité et à la parité avait auparavant consacré plusieurs réunions à la question. Ses membres étaient unanimes pour prolonger le mandat de toutes les parlementaires élues sur la liste nationale, qu’elles soient de la majorité ou de l’opposition. Elles n’ont toutefois pas été toutes d’accord sur la méthode. Certaines ont plaidé pour un amendement de cet article 5 pour permettre aux femmes de se faire élire deux fois sur la liste nationale. D’autres ont proposé la piste des «listes de la parité», avec 50% d' hommes et 50% de femmes comme l’ont fait les syndicats lors des élections de la deuxième Chambre, le 2 octobre dernier. D’autres encore ont préconisé la mise en place d’une liste spéciale pour femmes, similaire aux listes annexes créées lors des dernières élections locales et régionales. 

Par Amyne Asmlal
Le 08/04/2016 à 21h45