Saad-Eddine El Othmani ne rate plus une occasion de recadrer les membres de son parti. Ainsi, après avoir sévèrement critiqué l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, pour sa position sur la loi-cadre relative à la réforme de l’enseignement, le secrétaire général s’en est pris, à plusieurs reprises et d’une manière ferme, aux «voix dissonantes» au sein du parti. La dernière remontrance du genre adressée à ses «frères» date de samedi dernier, lors d’une réunion interne avec les membres MRE du PJD, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans son édition du lundi 5 août. Il a visé particulièrement ses opposants, membres du clan de l’ancien patron du parti, précise le quotidien.
Usant d’un langage qui lui est familier, M. El Othmani assure que son parti «est en parfaite santé, malgré quelques infections ici et là qui ne risquent sûrement pas d’affecter les autres membres». Par ces propos, le secrétaire général fait allusion à son prédécesseur, Abdelilah Benkirane, et ses «disciples» qui mènent une campagne sans merci contre lui sur les réseaux sociaux depuis que les élus du parti ont voté pour le projet de loi-cadre de l’enseignement, précise le quotidien.
Le chef du gouvernement invite par ailleurs les membres du parti à ne pas faire attention à ces «voix dissonantes». Il est vrai, assure-t-il, «qu’il y a certaines choses qu’on peut accepter, mais certaines publications sur les réseaux sociaux sortent vraiment du cadre du tolérable». Le secrétaire général tente, toutefois, d’en minimiser la portée. «Il s’agit en tout et pour tout d’une dizaine de personnes, voire une vingtaine, sur un total de près de 40.000 membres encartés du PJD», assure-t-il. C’est pour dire, poursuit-t-il, que ces critiques «sont vraiment marginales».
De toutes les manières, poursuit le chef du parti, ces voix dissonantes n’affectent en rien le fonctionnement du parti. Le PJD, explique-t-il, «prend les décisions qui s’imposent dans le respect de ses statuts et de son règlement intérieur». Le PJD, insiste-t-il, détient un statut qu’il doit préserver parmi les autres membres de l’échiquier politique. En outre, se réjouit-il, «nous sommes vraiment heureux d’avoir participé à cette étape de l’histoire du Maroc, au moment où s’apprête à rejoindre, très prochainement, le club des pays émergents».
C’est pour cela, poursuit M. El Othmani que «les positions et les réactions du PJD, qui est un parti mûr, doivent être tout aussi mûres et permettre d’aller de l’avant pour que notre formation soit une partie de la solution au moment des crises et non une partie du problème». Après avoir assené plusieurs gifles à ses opposants au sein du parti, le secrétaire général est passé à la critique des adversaires politiques de sa formation, note Al Ahdath Al Maghrebia. Ce faisant, il estime néanmoins qu’en cette période préélectorale, il est normal que chaque parti focalise toute son attention sur les élections.
Dans ce cadre, le secrétaire général du PJD trouve cependant anormal que certaines formations aient appelé à l’amendement de l’article 47 de la Constitution. Pour lui, au lieu d’aller vers les citoyens et de proposer des mesures concrètes à même d’améliorer leur quotidien, certains partis voient en la réforme de la Constitution une solution politique et un moyen de contrer le PJD. En revenant à la situation interne de son parti, le chef de file du PJD se montre très optimiste, notant que tous les problèmes que connaît sa formation sont en passe d’être résolus, par le dialogue et la concertation.