Le mécanisme national de prévention contre la torture sera hébergé au sein du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). «C’est ce que vient de révéler El Mostafa Ramid, ministre de la Justice et des libertés», indique Akhbar Al Yaoum dans sa livraison de ce lundi 18 janvier. Le gouvernement adoptera, dans les prochaines semaines, un projet de loi modifiant celle encadrant le CNDH, a ajouté le ministre lors d’une conférence au Forum de la dignité pour les droits de l’Homme.«Nous travaillons à garantir l’indépendance du travail du mécanisme national de prévention contre la torture dans le cadre du parrainage du Conseil national des droits de l’Homme», a ajouté Ramid, sans pour autant préciser la manière dont il opérera.
«Cette décision intervient suite au débat autour de la création du mécanisme national de prévention de la torture pour en faire une entité totalement autonome ou relevant du Conseil national des droits de l’Homme», rapporte le journal.La décision de créer ce mécanisme vient en application du protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradant, convention ratifiée par le Maroc. Dans son article 11, ce protocole exige la création d’un mécanisme de prévention de la torture.
«Plusieurs associations, l'AMDH y compris, ont critiqué le souhait du Conseil national des droits de l’Homme d’accueillir ce mécanisme, considérant que cela pouvait nuire à son indépendance», rapporte le journal. De son côté, le CNDH, qui avait émis une note dans laquelle il rappelle les expériences internationales dans ce domaine, a défendu sa proposition en assurant que le mécanisme sera totalement indépendant.
Par ailleurs, lors de cette conférence, le ministre de la Justice n’a pas hésité à revenir sur le débat relatif aux méthodes auxquelles les forces de l’ordre ont recours pour disperser les foules, lors des manifestations. «Soyons équitables. Demandons aux citoyens de respecter la loi pendant les manifestations pour ne pas bloquer les voies publiques ou paralyser les services publics. Mais demandons également aux forces de l’ordre d’intervenir dans un total respect de la loi», a déclaré le ministre.