La trêve dans les relations entre syndicats et gouvernement, relations qui ont connu un dégel suite à l’accord tripartite du 25 avril dernier, n’aura été que de très courte durée. La tentative du gouvernement de profiter du climat actuel d’apaisement social pour faire voter au parlement le projet de loi organique relative aux conditions et modalités d’exercice du droit de grève, a horripilé à nouveau les centrales syndicales.
Selon le quotidien Al Akhbar du mardi 23 juillet, les camarades d’Abdelkader Zaier, secrétaire général de la Confédération démocratique du travail, viennent de lancer une requête exigeant du gouvernement le retrait de ce texte polémique, actuellement déposé sur le bureau du Parlement, après avoir été adopté en Conseil de gouvernement. Car, aux yeux des centrales syndicales, ce texte a été confectionné de façon unilatérale, sans la moindre consultation avec elles, ce qui a donné une mouture qui, selon elles, «entrave un droit constitutionnel reconnu, à savoir le droit de grève», également garanti par les principes de l’Organisation internationale du travail (OIT).
La CDT a donc exigé le retrait de la loi 15-97 avant même la fin de cette semaine, faute de quoi elle promet une rentrée sociale mouvementée, marquée par toutes les formes de contestation que les syndicats trouveront appropriées pour empêcher le vote de cette loi en l’état.
Pour le gouvernement, il n’est pas question de retirer ce texte et revenir à zéro pour engager des discussions avec les syndicats. Selon le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, l’accord tripartite d’avril dernier issu du dialogue social a clairement mentionné que les partenaires sociaux débattront de ce texte au niveau du Parlement pour y apporter les amendements éventuels, avant qu’il ne soit soumis au vote.
Le quotidien Al Massae du 23 juillet rapporte, pour sa part, que le ministre PJDiste de l’Emploi, Mohamed Yatim, qui affirme lui aussi que le texte sur le droit de grève ne sera nullement retiré du Parlement, fait face à une importante fronde de parlementaires, dont nombre seraient issus des rangs de son propre parti. Et le journal de conclure que le scénario du blocage par lequel est passée la loi-cadre sur la réforme de l’éducation, risque d’être réédité pour la loi sur le droit de grève.