Driss Lachgar ne mâche pas ses mots. En marge de l’inauguration du nouveau siège de son parti à Safi le 24 mars dernier, le premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a tiré à boulets rouges sur le parti de la Justice et du développement (PJD) et le parti de l’Authenticité et de la modernité (PAM).
Selon Driss Lachgar, ces deux partis s'inscrivent totalement en faux quand ils considèrent, à tort, que la réforme du quotient électoral, adoptée récemment à la Chambre des représentants, est orientée contre eux. Lors de son allocution rapportée par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, le leader des socialistes n’a pas lésiné sur les mots pour tacler le PJD, qui dirige le gouvernement dont l’USFP fait partie depuis le 7 avril 2017.
Alors que le PJD s’est longtemps caché en 2015 et en 2016 derrière le lexique des “crocodiles”, des “diables” et de “l’Etat profond”, Driss Lachgar explique ainsi que le parti dirigé par le Saâd-Eddine El Othmani se cache désormais derrière le quotient électoral. Une pratique qui, soutient le leader des socialistes, porte atteinte au Royaume, d’autant plus lorsqu'il s’exprime en tant que chef du gouvernement, décrédibilisant les institutions du pays.
En réaction aux déclarations d’El Othmani qui s’oppose fermement au changement de la méthode de calcul du quotient électoral, Driss Lachgar tient à rappeler au chef de l’Exécutif que cette réforme s’inscrit conformément à la Constitution et que la Cour constitutionnelle a son droit de regard sur la question. “Le chef du gouvernement n’a pas le droit d’accuser les institutions du Royaume,” insiste-t-il.
Toujours selon Al Ahdath Al Maghribia, le leader des socialistes a déclaré que le parti le plus fort est celui qui va couvrir les 92 circonscriptions, compte tenu du nouveau quotient électoral. Durant son allocution, Driss Lachgar est même allé jusqu’à dire que la nouvelle méthode de calcul du quotient électoral va permettre aux autres partis politiques de réussir dans les mêmes circonscriptions.
Le premier secrétaire de l’USFP a conclu son allocution, en s’adressant au PJD et au PAM: “Ô grands partis, l’un prétend avoir de la pitié pour les partis du Mouvement national, et l’autre, et malgré sa position à la tête du gouvernement, s’exprime d’une manière qui porte atteinte au Royaume”.