Le Maroc n’a évidemment pas attendu les mises en garde occidentales contre les risques de déstabilisation de la région, dont l’illustration la plus préoccupante est la situation chaotique en Libye, le nord malien notamment, et depuis peu, l’Algérie, qui partage avec le Maroc une frontière d’à peu près 1941 kilomètres.
Bien des signes de préoccupation avaient ainsi été renvoyés par le voisin de l’est, dont les longues frontières sont devenues poreuses et perméables à l’infiltration de terroristes, mettant à profit tantôt la complicité des services algériens tantôt cette compromission (assassine) avec le front séparatiste du polisario, dont nombre d’éléments armés avaient rejoint carrément les rangs de l'hydre terroriste bicéphale, AQMI et Daech compris, lesquels ont transformé la région sahélo-saharienne en base de repli et de départ pour leur actions jihadistes.
C’est dans ce contexte particulièrement dangereux que s’inscrit l’édition 2019 de l’exercice Interarmes «Orientalex» (12 au 30 octobre 2019), dont le terrain d’opération, après Errachidia (2018), a été cette fois Guercif, province de l’Oriental marocain.
Il est vrai que cet exercice n’est dirigé contre aucune partie, ce n’est d’ailleurs pas la première fois que cet exercice (annuel) se tient dans la région orientale du royaume. Il n’en demeure pas moins que, de par l’ampleur des effectifs humains et militaires déployés sur le terrain des opérations, il a été exceptionnel.
&Et ce ne sont surtout pas les images de cet exercice, dont la primeur de la diffusion revient à nos confrères de Far-Maroc, site spécialisé dans les questions de Défense, qui vont dire le contraire.
Osons le dire clairement: la situation en Algérie, qu’à Dieu ne plaise, risque d’échapper à tout contrôle et à n'importe quel moment. Un risque rendu certain par la détermination suicidaire du régime militaire voisin à vouloir organiser, le 12 décembre courant, un scrutin présidentiel auquel tout être normalement constitué ne croit pas, à plus forte raison un peuple algérien frère laminé par autant de dérapages liberticides et de détournements de fonds par une oligarchie vert-kaki très peu scrupuleuse.
Il est ainsi tout à fait naturel que les voisins de l’Algérie, dont le Maroc, se préparent à toute éventualité de débordement à l’horizon de l'échéance du 12 décembre, lequel débordement pourrait provoquer un mouvement d’exode d'envergure de la part des civils algériens vers les pays du voisinage.
Ce risque de débordement pourrait ainsi être mis à profit par les groupes jihadistes essaimant la région sahélo-saharienne, devenue également, du fait des complicités criminelles tissées par le front polisario, une plaque tournante du trafic de cocaïne en provenance des Cartels de Medellin en Colombie, entre autres pays latino-américains, pour ne pas parler du trafic d'armes, de voitures volées, ou encore cette traite infamante d’êtres humains.
On pourrait ainsi allonger la liste des risques de déstabilisation qui pointent à l’autre bout de la frontière est du Maroc, mais abrégeons: le Maroc, tout comme les autres pays du voisinage, dont ceux de la rive nord de la Méditerranée, doivent se tenir prêts à toute éventualité.