Le gouvernement a entamé depuis plusieurs mois des négociations avec les centrales syndicales pour trouver un accord sur les revendications des salariés. Faute d’un compromis entre les deux parties, l’Exécutif a pris de court tout le monde en décidant, le 1er mai, d’augmenter des allocations familiales de 200 à 300 dirhams et la prime de naissance de 150 à 1000 dirhams et ce dès le 1er juillet.
Cette annonce avait suscité l’ire des organisations syndicales qui ont accusé le gouvernement de prendre une décision unilatérale dans le but de saborder le dialogue social. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition du samedi 30 juin, a interrogé le ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, Mohamed Yatim, sur ce «revirement» du gouvernement. Ce dernier a affirmé que «ce report a été décidé dans le but de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux afin d’arriver à un compromis qui satisfait tout le monde. Ce faisant, le gouvernement tient toujours à ce projet et veut l’appliquer en accord avec les syndicats dont la participation est nécessaire pour sa réussite».
Le ministre, qui n’exclut pas la mise en œuvre de ce canevas dès septembre prochain, a toutefois révélé que le gouvernement est en train d’étudier les propositions des syndicats pour procéder à quelques modifications de ce projet. L’objectif, ajoute le ministre Yatim, étant d’arriver à un compromis, sachant que le gouvernement est prêt à rendre opérationnelle toute proposition qui respecte la priorité dans la réalisation des revendications sociales.
Si le gouvernement a décidé de reporter certains articles du projet, il joue, par contre, contre-la-montre pour mettre à exécution d’autres rubriques dont le retard peut nuire à l’intérêt de certains fonctionnaires. Le ministre cite notamment «cette catégorie de fonctionnaires victime des deux nouveaux systèmes de retraite qui ne vont pas bénéficier des avantages de la création d'un nouveau grade de promotion et qui sont classés dans les échelles 6, 7 et 8». Le ministre ajoute que cette partie du projet sera appliquée incessamment et n’exclut pas qu’elle soit effective dès septembre prochain.
Il faut rappeler que la première version de l’accord proposé par le gouvernement, lors de la fête du travail, énonce une augmentation de salaire de 300 dirhams pour les fonctionnaires classés dans les échelles 1 à 5. Cette hausse s’étale toutefois sur une période de trois ans et ne prendra effet qu’à partir de 2019. Il est prévu aussi la mise en œuvre d’une indemnité de chômage mensuelle de 700 dirhams dans les zones éloignées et la hausse de la prime de naissance qui passera de 150 à 1000 dirhams.