La tension entre les syndicats et le gouvernement se poursuit, malgré les quelques concessions et la multitude de réunions destinées à trouver un compromis aux revendications sociales. Après la grève générale organisée par la CDT, c’est au tour de l’Organisation démocratique du travail (ODT) de passer à l’action en programmant une marche de protestation à la mi-septembre. Le Secrétaire général de l’ODT, Adil Lotfi, affirme que cette manifestation sera organisée deux semaines avant l’ouverture de la session parlementaire et verra la participation «de plusieurs mouvements sociaux victimes de la politique gouvernementale».
Le responsable syndical ne précise pas s’il y aura une coordination entre son organisation et les autres centrales syndicales et s’est contenté de dire qu’il invitera toutes celles qui désirent participer à cette marche, sauf le syndicat du PJD, en l’occurrence l’UNTM. C’est, en substance, ce que rapporte le quotidien Al Massae qui, dans son édition du jeudi 5 juillet, cite aussi un communiqué de l’ODT. Cette dernière reproche au gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani de n’avoir pas pris les initiatives et les décisions nécessaires pour sortir le pays de cette crise endémique qui asphyxie les couches populaires. Bien au contraire, ajoute le communiqué, l’Exécutif est allé à l’encontre de toute économie solidaire à même de mettre fin à la précarité sociale et à endiguer la rente, l’anarchie des prix, les surenchères et la fraude fiscale. Ce faisant, le gouvernement a poursuivi sa politique d’austérité avec la libéralisation des prix et le gel du Conseil de la concurrence.
L’ODT considère que le gouvernement a beaucoup plus versé dans les discours et les slogans destinés à la presse en parlant d’hypothétiques fixations des prix et de création d’investissements, dans l’objectif d’atténuer une tension sociale de plus en plus persistante. Ce comportement a eu l’effet contraire à celui escompté, quand plusieurs mouvements sociaux ont éclaté dans le Rif, à Jerada, Tinghir, Outat El Haj et Zagora. Autant d’indices qui dénotent la gravité de la situation économique et d'un déficit social devenu chronique. Combinés, ils risquent de menacer la stabilité sociale.