Le rapport de la Cour des comptes, publié ce lundi sur le site internet de l’institution présidée par Driss Jettou, met le doigt sur de nombreux dysfonctionnements ayant marqué l’année scolaire 2016-2017. En premier lieu, figure le manque d'effectif des enseignants. «En effet, le ministère chargé de l’Education nationale n’a pas pu combler le déficit en ressources humaines au début de la rentrée scolaire 2016-2017, ce qui l’a contraint à engager plusieurs actions pour le recrutement des enseignants contractuels, mais tardivement. Cette situation n’a pas manqué de perturber les conditions de la rentrée scolaire 2016-2017», note le rapport.
On énumère également plusieurs anomalies ayant caractérisé la précédente rentrée scolaire. Classes encombrées, classes allégées et classes à niveaux multiples sont autant de données reprochées au ministère de l'Education nationale. Le rapport de la Cour des comptes rappelle qu’au titre de l’année scolaire 2016-2017, 2.239.506 élèves, tous cycles confondus, poursuivent leur scolarité dans des classes encombrées, soit 38% de la population scolarisée.
«Cet encombrement, en tenant compte du seuil retenu par le ministère, concerne, au niveau national, 49.696 classes. Le taux d’encombrement est de 49% au niveau du cycle collégial, de 29% au niveau du cycle qualifiant et de 16% au niveau du cycle primaire. Ces taux varient d’une AREF à l’autre», ajoute le rapport.
Paradoxalement, les classes allégées, dont l’effectif est inférieur à 24 élèves par classe, sont au nombre de 81.581 et sont pour la plupart concentrées dans le monde rural.
La Cour des comptes impute ces dysfonctionnements à la «non-maitrîse du processus de planification et de gestion des éléments déterminants de la rentrée scolaire à savoir les élèves, les enseignants, les infrastructures et l’appui social».
Comme recommandations pour pallier ces insuffisances, on cite l’obligation de revoir le système de planification scolaire, la mise en place d’un système d’information intégrée, la révision du processus de l’évaluation des besoins, l’élaboration d’un plan de mise à niveau des établissements scolaires, la révision du mode de gestion de la mobilité et d’affectation des enseignants, etc.
En guise de réponse, le ministère de l’Education nationale affirme que la mise en œuvre de ces recommandations a été enclenchée et qu’elle sera initiée dans le cadre de la préparation de la prochaine rentrée scolaire. C'est à espérer.