Des gouverneurs récemment nommés ont commencé à démanteler des réseaux de construction anarchique et illégale où sont impliqués des auxiliaires d’autorité. Ces derniers auraient accumulé de grosses fortunes en évitant le contrôle de l’administration territoriale grâce à une protection suspecte au nom des «Services des affaires intérieures».
Selon certaines sources les Mokaddems auraient profité de leurs prérogatives de faire des investigations sur le terrain pour exercer des activités suspectes. Des activités qui leur rapportent des revenus illégaux en relation avec la prolifération de l’habitat anarchique dans les territoires relevant de leur autorité. Il s’agit notamment de la propagation des usines clandestines pour la fabrication des sacs plastiques dûment prohibée en vertu de la loi n°77/15.
Les habitants de ces foyers de construction anarchique ont loué cette campagne d’assainissement qui a levé le blocus imposé sur les douars par des entrepôts secrets à vocations industrielle et commerciale. Lesquels entrepôts ont poussé comme des champignons dans des zones agricoles comme c’est le cas dans la localité de «Atmana» relevant de la préfecture de Mohammedia.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 24 septembre, que les voix des agriculteurs de la région se sont élevées pour dénoncer la multiplication de chantiers illégaux de jour comme de nuit. Ils accusent les auxiliaires d’autorité de se venger sur eux en refusant d’accomplir des prestations comme la transmission des correspondances officielles et la distribution des cartes de RAMED.
Les Mokaddems et les Chioukhs, ajoutent-ils, sont très occupés à rendre service aux barons de la construction anarchique et à accumuler des fortunes colossales. Certains d’entre eux, confient les mêmes intervenants, possèderaient des fermes, des entrepôts et des voitures 4x4, et citent comme exemple le cas de l’auxiliaire d’autorité dans la circonscription de Sidi Moussa Ben Ali.
Et comme l’anarchie appelle l’anarchie, la criminalité a augmenté et le désordre a touché tous les secteurs jusqu’à l’appropriation de plus de la moitié de la route provinciale n°3326. Pour se prémunir contre les contrôles, les contrevenants ont construit des ceintures de roseaux autour des habitations et des entrepôts illégaux limitrophes à la route précitée. Les riverains ont d’ailleurs découvert dans ces ceintures des sabres cachés par des bandes criminelles qui sévissent dans la région. Les habitants ont beau alerter, mais en vain, les autorités locales sur cette anarchie qui ne cesse de s’étendre.