Les salariés et cadres de la Société de développement local, Casa-Patrimoine, ont reçu dernièrement une notification les invitant à faire leurs cartons dans la perspective d’un déménagement vers un nouveau siège. D’après le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 1er août, il ne s’agit pas d’un banal changement de bureaux, mais bel et bien de préparatifs de liquidation de cette SDL dirigée par l’ancien secrétaire général de la Commune de Casablanca.
En effet, souligne le quotidien, une demi-douzaine de cadres et salariés, mis à la disposition de la SDL, ont reçu des instructions pour préparer leur départ. Et ce, en attendant une assemblée générale de la société de développement local qui sera présidée par le wali de la région de Casablanca-Settat, en sa qualité de président du Conseil d’Administration, afin d’engager les procédures légales de sa liquidation.
Depuis quelques années déjà, note le quotidien, les responsables de la ville ont fini par se rendre à l’évidence et reconnaître que la plus grande erreur qui ait été commise par les dirigeants d’alors du Conseil de la ville était la création d’une SDL qui s’occupe du patrimoine communal.
La création de cette SDL, rappelle le quotidien, a d’ailleurs été marquée par un scandale ayant eu pour conséquence la disparition de la scène locale de son ancienne directrice. Cette dernière a été remplacé par l’ancien président du Conseil de la ville, l’islamiste Abdelaziz El Omari, par le secrétaire général du Conseil.
Depuis, assure Assabah, «la plupart des projets menés par Casa-Patrimoine, qui ont été lancés et financés dans le cadre de conventions signées avec les conseils des collectivités territoriales, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Culture, ont été arrêtés à mi-chemin, pour des raisons à la fois objectives et subjectives. Dans ces échecs, le facteur manque de compétences a joué un rôle important».
Contrairement aux expériences que présentent les autres sociétés de développement local, poursuit le quotidien, «la Société Casa-Patrimoine est devenue un boulet que la ville traîne et un obstacle à la mise en œuvre de la plupart des visions et des politiques de préservation du patrimoine matériel et immatériel de la ville, et de valorisation des biens et des bâtiments historiques et du patrimoine architecturale de la ville en vue de le transformer en une source de revenus».
Depuis sa création, affirme Assabah, «la SDL a lancé un certain nombre de programmes et de projets qui ont bénéficié de conventions de financement pour des millions de dirhams qui ont été dépensés, sans aucun impact sur le développement de la ville et sur la promotion de son image».
Cela dit, d’après Assabah, au moins deux sociétés de développement local sont aujourd’hui sur le radar du wali. Des sources citées par le quotidien ont, en effet, indiqué que le wali était convaincu que le maintien de certaines SDL était une perte de temps, d’argent et d’efforts publics, sans aucun résultat réel sur le terrain.
La société Casa-Prestation en fait partie. C’est l’une des plus anciennes sociétés de développement local, et elle figure sur la liste des SDL à liquider. Les dispositions nécessaires ont ainsi déjà été prises pour entamer les procédures légales de sa dissolution et de sa liquidation, tout en conservant les entités qui gèrent les principaux marchés de gros en attendant le transfert définitif en dehors de la ville. Il s’agit de la police administrative, du service d’hygiène municipale et de la cellule chargée de la transformation numérique. «La société Casa-Prestations est devenue un fardeau pour le Conseil de la ville. Il en est de même pour Casa-Event & Animation qui est également concernée par cette procédure de liquidation», note le quotidien.
En définitive, conclut Assabah, la ville ne devrait conserver que quatre SDL qui sont les piliers du développement local. Il s’agit de Casa-Aménagement, Casa-Transport, Casa-Baia et Casa-Iskane et Équipement.