Habib El Malki, qui conduit une délégation parlementaire pour des contacts de haut niveau au Parlement européen, a affirmé, dans un entretien à la MAP, que "la nouvelle approche initiée par le Roi Mohammed VI concernant la coopération sud-sud prolonge et donne un sens nouveau à la coopération nord-sud".
Dans ce contexte, a expliqué El Malki, la coopération entre le Maroc et l’Union européenne (UE) "revêtira une dimension encore plus forte et élargira son assise grâce aux nombreux projets structurants que le souverain a initiés avec plusieurs chefs d’Etat africains pour répondre aux besoins des peuples du continent".
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Dans ce prolongement, a ajouté El Malki, la demande d’adhésion du Maroc à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest ( CEDEAO ) est une initiative "qui concrétise l’adhésion du Royaume aux institutions africaines où le Maroc est appelé à jouer un rôle moteur pour l’avenir de ce continent", relevant que "la présence du Royaume au sein de l’Union africaine et d’un certain nombre de groupements régionaux et eu égard au caractère privilégié du partenariat qui lie le Maroc avec l’UE, est un gage d’ouverture commun et une présence qui permet de renforcer les relations entre le nord et le sud pour plus de stabilité, de sécurité et de croissance au profit des peuples de la région".
El Malki a indiqué que sa visite à Bruxelles s’inscrit dans le cadre de la relance de la diplomatie parlementaire auprès d’institutions régionales et internationales similaires, notant que "le Parlement européen est un partenaire privilégié eu égard à la qualité des relations qui lient les deux institutions et grâce à la mise en place depuis plusieurs années de deux structures opérationnelles, à savoir la commission parlementaire mixte et le groupe d’amitié Maroc-UE".
Le président de la Chambre des représentants à précisé que la conjoncture actuelle dicte un triple objectif. Le premier est de rappeler aux eurodéputés que "l’Europe est une option stratégique pour le Maroc dictée par la proximité géographique, l’histoire, la culture et les choix opérés dans le domaine politique, économique et socioculturel", notant qu’"il convient de renforcer le dialogue politique sur des questions d’intérêt commun telles que la mobilité, la sécurité, la migration et les échanges économique et commerciaux".
Le deuxième objectif consiste à évoquer "les menaces qui pèsent sur le partenariat global entre le Maroc et l’UE", notant que "des groupuscules instrumentalisent l’institution parlementaire à des fins qui sont contraires aux valeurs et aux idéaux de l’Europe", donnant comme exemple la question de l’accord agricole "qui a suscité de la part des ennemis du Maroc une réaction qui a failli nuire à l’entente solide qui existe entre le Maroc et l’UE".
Pour El Malki, «il faut être très conscient de ces menaces pour préserver l’avenir et une réflexion approfondie mérite d’être engagée à ce sujet de part et d’autre», soulignant que les deux parties tiennent à leur partenariat et qu’il ne faut pas "se soumettre au diktat de certains groupuscules dont l’agenda est contraire à l’idéal unitaire de l’Europe".
El Malki a affirmé que cette visite vise également à expliquer et rappeler à ses interlocuteurs "la signification multiple du retour du Maroc à l’Union Africaine (UA) considérée comme un facteur de stabilité au sein de l’Afrique et de dynamisation de la coopération sud-sud».
De son côté, le député Abderrahim Atmoune, membre de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, a indiqué que les deux parties travaillent sur un agenda et un plan d'action, notamment une réunion de la commission mixte en avril au Maroc, des conférences sur la sécurité, la mobilité et le partenariat économique.
Atmoune, qui a souligné l’importance de renforcer les canaux d’échanges et de communication entre parlementaires des deux parties, a mis l’accent sur la nécessité de consolider les acquis de la diplomatie parlementaire pour aller de l’avant dans le partenariat Maroc-UE.
La délégation conduite par El Malki sera reçue, le 1er mars, par le président du Parlement européen Antonio Tajani et tiendra des rencontres avec des présidents de différents groupes politiques et de commissions parlementaires.