Argent des partis – EP16: une Fédération de trois partis au poids financier d’un «hizbicule»

Des membres de la FGD, pour les élections de 2016. . DR

Ils font front commun quand il s’agit d’élections, mais comptes à part quand il s’agit d’appareils organisationnels et de subventions publiques. Zoom sur les bilans financiers de la Fédération de la Gauche Démocratique.

Le 19/03/2021 à 12h29

Pour chacun des trois partis composant cette Fédération d’extrême-gauche, l’Etat verse la somme de 468.750 dirhams annuellement depuis 2017. Auparavant, seul le Congrès national ittihadi (CNI) percevait une subvention de l’Etat pour couvrir ses frais de gestion, celle-ci était de 483.870 dirhams. Le Parti socialiste unifié (PSU) et le Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste, n’ayant pas pris part aux élections de 2011, n'ont pas eu droit à la manne publique.

Après leur participation, en commun, aux scrutins de 2015 et 2016, ces trois partis ont donc tous retrouvé leur éligibilité à la subvention étatique. Chacune des trois formations a eu droit d’ailleurs à 2 millions de dirhams, en tant que contribution à la campagne électorale pour les législatives de 2016.

Lors de ce scrutin, les trois partis ont présenté 91 listes, mais seules 22 ont déclaré, auprès de la Cour des comptes, des justificatifs de financement totalisant moins d’un million de dirhams. Quant aux résultats, la Fédération de gauche a obtenu 2 sièges à la Chambre des conseillers, et recueilli quelque 140.000 voix.

Ces trois partis se caractérisent également par une petite base d’adhérents, qui versent des cotisations régulières. Celles-ci fluctuent, au gré des années et restent relativement modestes. Le record absolu remonte à 2017 pour le PSU, qui a récolté quelque 390.000 dirhams. Somme toute, les cotisations collectées, entre 2016 et 2019 par la Fédération, s’élèvent à 2,4 millions de dirhams, soit à peine 10% de ce que récolte un parti comme le PJD chaque année.

© Copyright : Source: Cour des comptes

Avec l’apport des adhérents et la subvention publique, ces trois partis arrivent plus ou moins à boucler leurs budgets. Entre 2016 et 2019, la Fédération a cumulé des dépenses de 13,8 millions de dirhams. Celles-ci incluent l’organisation de leurs congrès nationaux respectifs, soit trois fois moins que les frais annuels de grands partis comme le RNI ou le PJD.

En la matière, c’est d’ailleurs le PADS qui optimise un tel évènement. Il est le moins dépensier des formations constituant la FGD pour son conclave quadri-annuel, alors qu’il arrive à récolter le plus d’adhésions, si l’on se base sur la jauge des contributions. 

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Par Fahd Iraqi et Youssef El Harrak
Le 19/03/2021 à 12h29