Mis à part l’Union constitutionnelle (UC) qui n’a pas vu la couleur de l’argent de ses adhérents depuis 2016, les autres grands partis du Royaume s’appuient sur les cotisations des membres pour renflouer leurs budgets. Mais pour la plupart d’entre eux, les versements sont irréguliers et fluctuent au gré des années.
Le Parti justice et développement (PJD) fait néanmoins exception à cette règle. C’est que la formation islamiste impose carrément des prélèvements obligatoires à ses ministres et à ses élus, de manière à s’assurer une sorte de financement permanent, renforcé par une assiduité des versements de cotisations annuelles des "frères". Entre 2016 et 2019, le PJD a collecté pour près de 74 millions de dirhams de cotisations, dont 21 millions en 2019 qui lui ont permis de couvrir 56% des dépenses déclarées auprès de la Cour des comptes.
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Le Rassemblement national des indépendants (RNI) arrive, lui aussi, à couvrir ses charges dans les mêmes proportions par les versements de ses adhérents. A noter que le parti a réalisé un pas de géant en la matière depuis le sacre de Aziz Akhannouch, en 2017, à la tête des Bleus. Les cotisations ont bondi de 1,3 million de dirhams, en 2016, à plus de 14 millions de dirhams dès l’année suivante. Et à fin 2019, ils ont culminé à près de 20 millions de dirhams.
Le Parti du progrès et du socialisme (PPS) est la formation qui affiche le meilleur taux de couverture des charges par les cotisations (61%). Néanmoins, le parti de Nabil Benabdellah tourne avec un budget réduit à 2,9 millions de dirhams. Cette formation a pu, en 2019, se placer sur le podium des partis qui ont le plus collecté d’argent auprès des adhérents, avec son modique 1,8 million de dirhams. soit trois fois plus que le Mouvement populaire (MP) et quatre fois plus que les cotisations déclarées par l’Union socialiste des forces populaires (USFP).
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De son côté l’Istiqlal n’a pas perçu le moindre kopeck de la part de ses partisans, pendant l’année 2019, tandis que le Parti authenticité et modernité (PAM) n’a pas déclaré plus de 12.500 dirhams durant cette année où cette jeune formation vivait une nouvelle crise de leadership. D’ailleurs, une tendance observable chez toute les formations politiques saute à l’œil nu: les années des congrès nationaux, tous les partis enregistrent des records de cotisations, vu que l’enjeu consiste au renouvellement des instances avec toutes les intrigues de pouvoir qui vont avec.
Somme toute, les formations politiques marocaines ont collecté, depuis 2016, plus de 162 millions de dirhams. En 2019, particulièrement, les collectes se sont établis à près de 44 millions de dirhams pour les sept formations représentatives, alors que leurs dépenses cumulées se chiffrent à 298 millions de dirhams. Soit un taux de couverture des charges par les cotisations inférieures à 15% en moyenne, ce qui illustre la forte dépendance des partis aux fonds publics qui leur permettent de couvrir leurs frais de gestion.
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