Alger en panne de carburants !

Pour faire face à la pénurie de carburants qui pénalise les Algériens, les décideurs redécouvrent la politique de l'autruche.  . DR

Après Béjaïa, Bouira, Sétif, Batna, et plusieurs autres villes à l’est de l’Algérie, la pénurie des carburants s’étend jusqu’aux portes d’Alger. Les files d’attente ne cessent de gonfler, la colère populaire également.

Le 15/02/2015 à 19h15

«Moins de carburants, moins de pollution», ironise aujourd’hui le journal algérien «Tout sur l’Algérie» en réaction à la crise de carburants qui frappe de plein fouet, depuis quelques jours, un pays exportateur de pétrole. «La pénurie de carburants gagne du terrain », titre le quotidien, en alertant contre les files d’attente qui gonflent devant les stations-services à Alger, après Bejaïa, Bouira, Sétif, Batna, entre aux villes de l’est du pays.

Bien sûr, l’assèchement des stations-services n’est pas dû à des raisons écologiques. Et ce ne sont surtout pas ces essais d’extraction du gaz de schiste à Tamanrasset, avec ce que cela implique en termes de dégâts écologiques et sanitaires, qui diront le contraire. Alors, quelle serait la raison de cette « bérézina » énergétique en Algérie, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ?

Les raisons avancées par les officiels algériens rapportés par le « TSA » sont, si on ose écrire, «surréalistes». « La pénurie est due à une surconsommation de carburants ces derniers jours due à la vague de froid qui a touché la région, ainsi qu’aux intempéries des quinze derniers jours qui ont empêché de combler ce pic de demande», allègue le directeur du port de Bejaïa, lequel traite près de 30% des besoins de l’Algérie, et ravitaille plusieurs wilayas comme M’Sila, Batna, en plus de Béjaïa. 

Récapitulons : Surconsommation, vague de froid … Ces «argument», à l’évidence, ne tiennent pas la route, d’autant moins que cette «vague de froid» touche également des pays voisins de l’Algérie qui plus est non membres de l’Opep et qui continuent d’approvisionner leurs citoyens en carburants le plus normalement du monde. En ce qui concerne cette présumée «surconsommation», à moins que le directeur du port de Béjaïa se trompe d’adresse, -on se croit bel et bien chez l’ogre chinois !-, on voit mal comme un pays bâti sur le système de rente, -l’assistanat, plus précisément-, puisse consommer autant de carburants qu’il n’en faut.

Une chose reste sûre : cette pénurie est due aux dysfonctionnements dans le dispositif de gestion des affaires publiques en Algérie.

Par Ziad Alami
Le 15/02/2015 à 19h15