Le scandale de ce qui est désormais connu sous le nom de l’affaire des «souffrances des pèlerins marocains» sera très probablement et très prochainement débattu au niveau du Parlement. Al Massae rapporte, ce jeudi 30 août, que le groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité a introduit une demande de réunion d’urgence de la Commission des Affaires étrangères et des affaires islamiques, en vue d’auditionner le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Taoufiq. Ce dernier est interpellé pour s’expliquer sur les photos et vidéos échangées sur la Toile et témoignant d’une prise en charge catastrophique des pèlerins marocains.
C’est la parlementaire du PAM, Ibtissam Azzaoui, qui a affirmé, selon des propos repris par Al Massae, avoir pris l’initiative, ce mercredi soir, de demander la convocation d’urgence de la Commission parlementaire pour auditionner Ahmed Taoufiq.
Pour sa part, le quotidien Assabah de ce jeudi, sur la foi des témoignages recueillis auprès des premiers pèlerins revenus au pays, décrit une situation chaotique vécue par ces derniers en Arabie saoudite. Une situation qui mérite, selon le journal, des explications claires, loin de la langue de bois, de la part des responsables des départements d’Ahmed Taoufiq et de Mohammed Sajid, ministre du Tourisme et du transport aérien.
Une Hajja de retour s’est surtout montrée outrée par le communiqué du ministre des Habous qui a affirmé que tout allait bien pour les pèlerins marocains en Arabie saoudite, et confirmé que tout ce qui avait été diffusé sur les réseaux sociaux reflètait fidèlement le calvaire vécu par les Marocains, que ce soit au niveau de la nourriture à base de produits périmés, du lieu de résidence ou des moyens de transport inadéquats.
Pour preuves, elle cite l’interventions d’une Commission d’enquête saoudienne qui a fini par retirer tous les produits alimentaires dédiés au pèlerins marocains et demander des explications au traiteur égyptien chargé de la livraison de ces produits. Ce dernier a fini par justifier la mauvaise qualité de la nourriture par la réduction des dépenses par pèlerin marocain, qui ont été reduites à 2000 dirhams, alors que ces pèlerins ont payé chacun 6 à 7.000 dirhams rien que pour la nourriture durant tout leur séjour dans les lieux saints de l’islam.
Ce sont justement ces marchés et les grosses sommes versées par chaque pèlerin, en contrepartie de piètres services, qui constitueront l’essentiel des questions auxquelles doit répondre incessamment Ahmed Taoufiq devant la commission des affaires étrangères et des affaires islamique de la Chambre des représentants.