Les affaires de mœurs au sein du PJD sont loin d’être des cas isolés. Les allégations galvaudées par les adversaires politiques du PJD le sont encore moins. Ce sont bien des cas réels et plus répandus qu’on ne le croit. Et c’est l’ancien secrétaire général, Abdelilah Benkirane en personne, qui l’affirme aujourd’hui. L’ancien patron du parti islamiste affirme, en effet, que le PJD connaît des changements moraux qui ont donné lieu à des situations de harcèlement sexuel et qui commencent à donner des soucis à ses dirigeants.
Ce n’est pas nouveau, insiste l’ancien secrétaire général qui intervenait devant les membres du partis lors d’une récente rencontre à Marrakech, relève le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du jeudi 28 mars. Benkirane a notamment évoqué des comportements suspects envers les femmes et des cas de harcèlement dont sont victimes les militantes du parti. «Je ne voudrais pas me mêler des affaires privées des membres, mais nous ne sommes pas non plus un parti libertin», a notamment affirmé l’ancien patron du PJD.
Selon ce dernier, «les femmes doivent être sacrées au sein du parti et leurs relations avec les hommes doivent s’inscrire dans le contexte d'intérêts clairs, légitimes et non négociables». Au lieu de cela, s’indigne-t-il, «nous avons commencé à entendre parler de cas de harcèlement à l’intérieur du parti et d’autres choses que je ne saurais citer».
Lors de la même intervention, dont le contenu a été mis en ligne sur Facebook mardi dernier, Benkirane a fini par lâcher son ancienne protégée, Amina Maelainine, rapporte pour sa part le quotidien Al Akhbar dans son édition du même jour. Il affirme ainsi que la parlementaire «s’est engagée sur une fausse route. Et je le dis en toute franchise». Ce qu’elle fait « ne convient pas au PJD», insiste l’ancien secrétaire général, tout en rappelant qu’il l’a pourtant défendue lorsqu’elle avait été la cible d'attaques extérieures. Et ce, malgré le fait que le parti subissait lui aussi des attaques à cause d’elle.
Benkirane va plus loin en confiant que Maelainine qui, rappelons-le, avait été prise en photo alors qu’elle se trouvait, sans son voile et en tenue décontractée, à l’étranger, n’est pas la seule à avoir agi de la sorte. «Je reçois de plus en plus d’informations sur des cas similaires d’autres sœurs au parti», a-t-il précisé. Ces propos, relève Al Akhbar, contredisent les déclarations précédentes de l’ancien chef du gouvernement, selon lesquelles ce genre d’incidents ne mériterait pas que l’on en fasse une problématique au sein du parti. Il avait, d’ailleurs, inscrit alors le comportement de la députée dans le registre des libertés individuelles.