Affaire Hamieddine: le «clan Benkirane» s’en prend à El Othmani

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Revue de presseKiosque360. Les récents propos de Abdelali Hamieddine sur la monarchie ont aussi créé une vive tension au sein du PJD. Après avoir recadré le fautif, en lui demandant de respecter les constances du royaume ou de quitter le parti, Saad-Eddine El Othmani s’est attiré les foudres du «clan Benkirane».

Le 16/07/2018 à 21h54

«La relation entre le parti (PJD, Ndlr) et la monarchie n’est pas fondée sur des intérêts, ni sur une logique pragmatique ou tactique (…). Le parti a la ferme conviction que la monarchie est le garant essentiel des constances constitutionnelles fondamentales … aussi bien dans l’Histoire ancienne que moderne du Maroc». C’est en ces termes, rapportés par le quotidien Assabah de ce mardi 17 juillet, que le SG du PJD, Saad-Eddine El Othmani, a répondu indirectement aux propos attribués à Abdelali Hamieddine, qui a considéré que «la monarchie serait un obstacle au développement du pays».

De même, lors d’une rencontre d’explication entre les deux dirigeants du PJD, Saad-Eddine a exigé de son interlocuteur de ne plus jamais retomber dans les mêmes travers en critiquant la monarchie. Ce à quoi Hamieddine a répondu en se disculpant et en précisant que ses propos ont été dénaturés par «l’agenda de certaines parties qui viseraient ainsi à le traduire devant la justice», selon Assabah.

De son côté, le quotidien Al Akhbar de ce 17 juillet ajoute que cette affaire a créé une véritable levée de boucliers entre le chef du gouvernement et le «clan de Benkirane», du nom des soutiens du prédécesseur d’El Othmnai à la tête du PJD et du gouvernement. Dans un communiqué publié samedi dernier à l’issue de la première réunion du Conseil régional du PJD, section de Rabat-Salé-Kenitra, de nombreux pro-Benkirane ont jugé qu’El Othmani a eu la maladresse de «résoudre un problème en en créant un autre», faisant allusion à la déclaration dans laquelle il a laissé entendre, à l’adresse de Hamieddine, que «ceux qui ne respectent pas l’éthique et les valeurs du PJD, doivent aller créer leur propre parti». 

Or Hamieddine étant le secrétaire régional du PJD à Rabat-Salé Kénitra, ses collègues au sein de cette instance l’ont fortement soutenu, estimant que cet épisode créé de toute pièce ne les empêchera pas de «continuer à lutter en vue d’aboutir à une véritable réforme démocratique, dans le respect des constances nationales». Ils accusent également El Othmani de verser à nouveau de l’huile sur le feu, «au moment où le PJD venait tout juste d’organiser un dialogue en vue de faire table rase de ses dissensions internes», selon leur communiqué.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 16/07/2018 à 21h54