Accords d’Abraham: le dirigeant du PJD Mohamed Yatim recadre Benkirane et défend El Othmani

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD, opposition).. Brahim Taougar/360

Revue de presseDans une sortie tonitruante, le dirigeant du PJD et ancien ministre de l’Emploi, Mohamed Yatim, s’en est vivement pris à Abdelilah Benkirane, qui a accusé Saâd-Eddine El Othmani d’être responsable de la normalisation avec Israël. Il a ainsi rappelé au patron des islamistes qu’il avait été, lui-même, bienveillant envers l’accord d’Abraham au moment de sa signature. Une revue de presse d’Assabah.

Le 03/11/2024 à 20h49

Le dirigeant du PJD et ancien ministre de l’Emploi, Mohamed Yatim, a répondu avec force aux accusations du patron des islamistes, Abdelilah Benkirane, formulées contre son prédécesseur Saâd-Eddine El Othmani, qu’il a désigné comme étant le responsable de la «normalisation» avec Israël, en signant les accords d’Abraham.

L’ancien ministre a rappelé à Benkirane les propos qu’il avait tenus après la signature de cet accord, qui a «balisé le chemin à la reconnaissance par les États-Unis de la Marocanité du Sahara», rapporte Assabah de ce lundi 4 novembre 2024.

L’ancien chef du gouvernement, souligne Yatim, avait pourtant affirmé que «la normalisation est une décision de l’État, et non pas celle du parti ou du gouvernement», tout en ajoutant que «le deuxième homme de l’État (le chef du gouvernement, Ndlr) ne peut pas s’opposer à une décision de la plus haute autorité, l’État».

L’ancien ministre de l’Emploi a indiqué, dans un message publié sur Facebook, que «la décision de la «normalisation» n’avait pas été prise par le PJD, ni par le chef du gouvernement de l’époque, en l’occurrence Saâd-Eddine El Othmani, car il s’agissait d’une décision souveraine de l’État, prise pour des raisons connues, qui ont été clarifiées en leur temps, que l’on en soit d’accord ou pas».

Et Yatim d’enfoncer davantage Benkirane, en affirmant que «l’homme qui a de l’audace doit s’adresser clairement à l’État, qui a parrainé la reprise des relations avec Israël, pour des raisons qu’il a considérées comme servant la cause nationale; sinon, il doit s’arrêter de cibler et de critiquer le maillon faible de cette décision».

Le dirigeant islamiste a ainsi dédouané Saâd-Eddine El Othmani de toutes les accusations proférées par Benkirane, en précisant que «les positions officielles du PJD, avant et pendant la cérémonie de signature des accords d’Abraham, étaient claires à travers les communiqués refusant la reprise des relations avec Israël, que ce soit au niveau du Conseil national ou du secrétariat général, alors dirigés par El Othmani».

Et Yatim de «témoigner pour l’histoire et pour la vérité», en affirmant que l’ancien patron du PJD a toujours exprimé, via les médias, son refus à toute normalisation avec Israël.

Le dirigeant du PJD a conclu son message en rappelant, à nouveau, à Benkirane, les propos qu’il avait tenus après la signature de l’accord d’Abraham: «Le parti peut quitter le gouvernement mais, dans ces conditions, il était difficile de prendre cette décision, car à ce moment il fallait être aux côtés du Roi».

Par le360
Le 03/11/2024 à 20h49