Abolition de la peine de mort: le Niet de Mustapha Ramid

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Revue de presseKiosque360. Mustapha Ramid a de nouveau exprimé son opposition à l’abolition de la peine de mort. Il pousse même les choses un peu plus loin en affirmant qu’elle doit être appliquée, alors que le Maroc n’a pas connu d’exécution depuis 1993.

Le 01/07/2015 à 00h25

Visiblement, il ne faut plus compter sur Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des libertés, ni, par conséquent, sur son parti, le PJD, pour espérer une abolition de la peine de mort. C’est ce que le ministre vient de confirmer lors d’une rencontre organisée par l’Economiste, lundi dernier, comme le rapporte son pendant arabophone Assabah dans son édition de ce mercredi 1er juillet. «Dites de moi que je suis un campagnard sous-développé, mais je serai sans merci avec un individu qui se fait exploser et tue des dizaines de personnes, qui kidnappe ou viole une femme ou qui assène des dizaines de coups de couteau à sa femme ou sa concubine», a affirmé le ministre islamiste de la Justice. Mustapha Ramid, lors de la même rencontre, s'est même fait le porte-voix de la société marocaine en affirmant que, malgré le débat que suscite la peine de mort, une écrasante majorité de la population est pour son maintien. Pour lui donner la réplique, l’avocat Taieb Omar a rappelé le texte de la Constitution insistant sur le droit à la vie, une disposition qui devait déboucher sur l’abolition de la peine capitale. Mais Mustapha Ramid, par un savant tour de main, est parvenu à donner sa propre interprétation de cet article: la peine de mort est justement là, selon lui, pour préserver ce droit à la vie. Toutefois, le ministre de la Justice a considéré l’éventualité d’une abolition de cette peine au cas où la majorité des citoyens seraient pour.

Les lignes rouges de RamidAu-delà de la peine de mort, Mustapha Ramid s’est aussi montré intransigeant quant à ce qu’il a qualifié de «lignes rouges» pour lesquelles des sanctions sont prévues dans l’avant-projet de Code pénal qu’il a élaboré dernièrement. Ainsi, il ne faut pas compter sur le ministre PJD pour la dépénalisation des relations sexuelles hors mariage, le mariage gay ou la rupture du jeûne en public. «Je ne changerai pas les lois pour dépénaliser les relations sexuelles hors mariage, quitte à présenter ma démission. (…) Je ne suis pas une personne sans confession ni principes…», déclare fermement Mustapha Ramid cité, cette fois, par Akhbar Al Yaoum qui lui consacre toute une page.Cependant, le ministre de la Justice a évité de répondre à une question sur l’affaire des deux filles d’Agadir poursuivies par le Parquet pour leurs vêtements jugés attentatoires à la pudeur. Mustapha Ramid dit ne pas vouloir interférer dans une affaire soumise à la justice, comme il veut éviter de se mettre à dos la société civile.

Par Fatima Moho
Le 01/07/2015 à 00h25