Tout le monde, y compris le Polisario, s’attendait à une baisse du niveau de la représentation algérienne à ce second round des pourparlers de Genève, dont les travaux s’ouvrent ce jeudi 21 mars au château Le Rosey. Il y va logiquement de la survie du régime algérien grabataire, rendue improbable par la lame de fond populaire inédite qui secoue le pays depuis le 22 février dernier, et qui risque de charrier dans son torrent inexorable tous les tristes symboles du système, à la faveur d’une seconde république, espérée véritablement populaire et démocratique.
Alors qu’il y a manifestement péril en la demeure, et que des marches millionièmes sont prévues, pour la cinquième fois consécutive, ce vendredi 22 mars, pour revendiquer à nouveau son départ définitif, ce régime moribond a préféré regarder ailleurs en surélevant contre toute attente le niveau de représentation diplomatique algérienne au deuxième round des pourparlers quadripartites sur le Sahara, prévues jeudi 21 et vendredi 22 mars en banlieue genevoise, sous l’égide de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler.
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Ramtane Lamamra, tout juste nommé vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères par le clan présidentiel disloqué, présidera donc la délégation algérienne à ces deuxièmes pourparlers, au même titre que le fera un certain Khatri Addouh, soi-disant «président du parlement sahraoui».
C’est l’adjoint au chef de l’Exécutif algérien qui se trouve ainsi à Genève pour participer à la deuxième manche des pourparlers de Genève sur le conflit régional créé autour du Sahara. Le régime algérien n’aurait certes pas trouvé mieux pour assouvir son hostilité légendaire envers le Maroc, l’intéressé détenant la palme des palmes de la marocophobie chère à la bêtise algérienne galonnée.
Voilà ce que cela donne: le bateau Algérie qui prend eau de toutes parts peut crouler tranquillement, le plus important serait de sauver du naufrage la direction de Rabouni, qui prétend défendre un certain «droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».
Au moment où le pronostic vital du régime algérien est au diapason avec l'état de santé du président octogénaire (c'est-à-dire bel et bien engagé), où se multiplient les défections parmi les soutiens mêmes du clan Bouteflika, y compris au sein de l’ex-parti unique et inique le FLN, dont l’actuel président Mouad Bouchareb vient de rallier les revendications anti-système, pour ne pas parler du RND d’Ahmed Ouyahya, voilà que ce «dernier Mohican» nommé Lamamra s’offre un déplacement aux frais du contribuable algérien pour défendre la supercherie séparatiste.
Ce monsieur Lamamra donne la preuve que ce régime impopulaire, corrompu et liberticide, ne craint plus le ridicule. A preuve si besoin en est, ces tombeaux de moqueries et d’insultes qu’il a essuyés de la part des Algériens eux-mêmes, à l’issue de sa récente rencontre à Moscou avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu’il a misérablement tenté de convaincre que l’Algérie allait «sortir plus forte» de la crise actuelle et qu’elle poursuivrait son rôle de «médiation» pour la résolution des conflits internationaux, y compris celui, inventé de toutes pièces par le régime à la botte duquel il est, autour du Sahara marocain!
Mais de qui ce monsieur Lamamra est-il donc le nom? Ses prises de positions sur le Sahara sont connues, son inlassable action pour bloquer toute issue à ce différend régional, aussi. En attestent ses anciennes basses manoeuvres dans les coulisses de l’Union africaine, du temps où il officiait en tant que commissaire Paix et sécurité (2008-2013), et bien avant quand il avait mis à profit son ancien statut d’ambassadeur à l’ONU et à Washington, pour provoquer le départ de l’ex-émissaire néerlandais pour le Sahara, Peter van Walsum, et du coup le blocage du processus de Manhasset, engagé en 2007 sur la base de l’offre marocaine d’autonomie… L’on vous fait grâce du rôle sordide et vain qu’il a aussi joué en 2017 en tant que MAE, pour contrer le retour du Maroc au sein de l’Union africaine…
Quel rôle reste-t-il à jouer pour ce monsieur Lamamra dans les présents pourparlers de Genève, dont le but est de relancer ce processus de dialogue politique, appelé des voeux de l'ONU et du Conseil de sécurité ? De quelle "légitimité" peut-il encore exciper pour participer à ces pourparlers, alors que le peuple algérien frère ne veut ni de lui ni du régime qu'il représente ? De quelle logique, et du haut de quelle irresponsabilité, s'offre-t-il cette ultime manoeuvre au nom d'un peuple algérien qui se fiche royalement de cette prétendue "cause sahraouie"?