Cuisiner pour des chefs d’états et de gouvernements n’est pas chose aisée, surtout quand la confession n’est pas leur dénominateur commun. C’est le dilemme face auquel s’est trouvée confrontée Cho Kwi-boon, véritable cordon bleu et gardienne d’une longue tradition culinaire en Corée du Sud. Le 12 avril, c’est à elle qu’est revenue la mission de préparer le dîner de sept hauts responsables participant au 7ème Sommet mondial de l’eau dans les villes de Daegu et Gyeongju. Sauf que dans le lot, il y avait Abdelilah Benkirane, notre chef de gouvernement, et Emolali Rahmon, président du Tadjikistan: les deux ne mangent pas de porc. Dans la presse coréenne, Cho Kwi-boon raconte comment elle a du s’adresser à une grande surface qui vend des produits Halal pour acheter de la viande de bœuf avant d’aller chercher du poulet, tout aussi Halal, dans un autre marché. Le moment venu, elle a servi à ses invités, dans un village traditionnel construit sur le campus de l’université de Daegu, douze plats. Et, pour ce faire, elle a puisé dans un livre que sa famille se transmet de génération en génération depuis 343 ans ! « Eumsikdimibang » (Comprendre le goût de la nourriture) est le premier livre de cuisine écrit en coréen en 1672 par Chang Gye-Hyang, la femme d’un roi. Cho Kwi-boon a eu droit aux compliments de ses invités, mais on ne sait pas dans quelle langue Abdelilah Benkirane aurait dit «Allah ye3tik Saha»!
Cho Kwi-boon