"Après avoir effectué tous les contrôles médicaux nécessaires, Jacques Chirac rentrera cette semaine chez lui et passera les fêtes de Noël en famille" à son domicile parisien du Quai Voltaire, a déclaré à l'AFP Claude Chirac.
En fin de semaine dernière, l'entourage de l'ex-chef de l'Etat avait indiqué à l'AFP qu'il allait "vraiment de mieux en mieux" et que sa sortie de l'hôpital aurait lieu "dans les prochains jours", en précisant que M. Chirac se reposerait ensuite chez lui à Paris et n'irait donc pas en vacances au Maroc pour les fêtes de fin d'année comme très souvent par le passé.
"Il trépigne d'impatience et demande absolument à sortir. Il est dans les starting-blocks. D'ailleurs, il est de mauvaise humeur, c'est bon signe!" a plaisanté un proche auprès de l'AFP. M. Chirac, qui ne marche quasiment plus depuis l'été, "parle en revanche beaucoup". "C'est un homme très affaibli depuis plusieurs années. C'est évident que sa santé ne va pas miraculeusement s'arranger mais il est franchement dans un meilleur état qu'au début du mois", ajoute un intime de la famille.
L'ancien président de la République (1995-2007), qui se sentait "affaibli", a été hospitalisé le 9 décembre afin de subir "un contrôle général", mais "son état ne présente aucune inquiétude", avait annoncé le lendemain à l'AFP Claude Chirac.
Ces déclarations rassurantes n'ont pas fait taire les rumeurs dans le milieu politico-médiatique, certains disant ces derniers jours M. Chirac au plus mal, voire carrément mort, d'autres y allant de leur diagnostic. Ses précédentes hospitalisations avaient déjà alimenté toutes les spéculations.
Réputé pendant des décennies pour sa santé de fer, Jacques Chirac avait connu en septembre 2005, pendant sa seconde présidence, son premier véritable ennui grave. Un accident vasculaire cérébral l'avait alors obligé à être hospitalisé en urgence. Ce problème de santé l'avait fortement affaibli.
Président “le plus sympathique”
Depuis son départ de l'Elysée, l'ancien président, qui a éprouvé de plus en plus de difficultés à se déplacer, a été hospitalisé à plusieurs reprises. En décembre 2013, il a ainsi subi une "intervention rénale" à Paris. En février 2014, il a également été brièvement hospitalisé à la suite d'une "violente crise de goutte".
En janvier 2014, son épouse Bernadette Chirac avait déclaré penser que son époux ne parlerait plus jamais en public. Souffre-t-il aussi de la maladie d'Alzheimer? "Honnêtement, je ne le crois pas (...) Il n'a pas vraiment les symptômes, mais c'est vrai qu'il a une petite baisse de sa mémoire, surtout par moments, c'est très variable", avait-elle alors indiqué.`
La dernière apparition de M. Chirac à une cérémonie officielle remonte au 21 novembre 2014. Diminué, la main sur l'épaule de son garde du corps, il était arrivé sous les applaudissements de la salle.
Héros du "non" à la guerre des États-Unis en Irak en 2003, personnage truculent et populaire, Jacques Chirac a vu son parcours également marqué par des déboires judiciaires.
Deux fois élu à la tête de l'État, en 1995 et 2002 -cette fois-là à l'issue d'un duel inédit avec Jean-Marie Le Pen-, ses douze ans d'exercice du pouvoir ont fait de lui le président ayant le plus longtemps été en exercice après son prédécesseur socialiste François Mitterrand (14 ans).
Jacques Chirac reste aussi le premier ancien chef de l'État français à avoir écopé d'une condamnation judiciaire, fin 2011, dans une affaire d'emplois fictifs à l'époque où il était maire de Paris (1977-1995). Il avait obtenu de ne pas apparaître au tribunal en raison d'une maladie neurologique dégénérative affectant ses capacités.
Il reste toutefois le président "le plus sympathique" pour les Français, loin devant François Mitterrand et Charles de Gaulle, selon un sondage d'avril 2015.