Les célébrités marocaines dont le cœur est encore à prendre intéressent particulièrement la presse nationale de ce week-end. Nombre de journaux consacrent en effet leur édition, à paraître ce samedi 21 juin, à des artistes marocains dont, contrairement et, manifestement, à la vie amoureuse, la popularité n’est plus à faire. Célibataires ou pas, une chose est sûre: certaines stars ont tendance à déchaîner l’hystérie collective à chacune de leurs apparitions. Une hystérie qui s’empare de leurs fans et relève souvent plus d’un délire amoureux aussi fantasmatique qu’irrépressible que d’un fiévreux engouement pour leur art.
Il faut bien qu’adolescence se fasse, et que celui ou celle qui n’a jamais flanché, dans sa tendre jeunesse, pour se rêver au bras de l’idole sur laquelle il a jeté son dévolu ou qui a, tout autant, jeté son dévolu sur lui (entre autres), jette la première pierre… Mais le mot est lancé: "idole". Et qui dit idole dit idolâtrie et, donc, porte ouverte à tous les dérapages. Et ce sont bien ces dérapages que relève le journal Al Akhbar. Convié à une émission de radio qui invitait les auditeurs à réagir en direct, Anas El Baz a ainsi eu la surprise d’être demandé en mariage par une fervente admiratrice. Des années à étudier, à Paris, les sciences économiques et sociales; à étudier, dans les Alpes Maritimes, le commerce au Sophia Antipolis ; à étudier le métier d’acteur à l'Ecole technique des créations audiovisuelle et de réalisation et aux prestigieux cours Florent... Et tout ça pour, après avoir ouvert le Secret de Claude Miller et ache"ver de séduire, par son talent, dans la sulfureuse Casanegra de Nour-Eddine Lakhmari qui lui a valu les prix du meilleur acteur arabe au Festival international du film de Dubaï (2008), au Festival du film indépendant de Bruxelles (2009) et au Festival international du film de Mascate (2010), se trouver pris dans l’étreinte aveugle d’admiratrices possessives.
Une autre star dont le charisme nuit au talent: Saâd Lamjarred qui, rapporte encore Al Akhbar, a encore dernièrement créé un sacré tollé, à l’occasion du lancement d’une franchise de parfum, au Mall koweitien d’El Hamra. Et les filles, incontrôlables, de déchirer leurs vêtements sous ses yeux. Et c’était à qui montrerait le plus de conviction dans cette tumultueuse folie qui a obligé la police à intervenir. A en croire Al Akhbar, Douzi, le chanteur de raï originaire d’Oujda et installé aux Pays-Bas, est aussi un habitué de ce genre de débordements. Présent au festival Timitar d’Agadir, le chanteur a en effet été confronté à une foule de prétendantes enflammées qui lui ont clamé leur amour en lui proposant, de même, avec force rimes poétiques, de les épouser.
La force tranquille
Les exemples ne manquent pas. Et Al Akhbar de nous rappeler encore l’exemple de l’acteur Hicham Bahloul, plongé dans le coma suite à un accident de voiture en octobre 2013. Ce qui n’avait pas empêché une horde de filles d’envahir l’hôpital Avicenne de Rabat où l’artiste était suivi. Des filles éplorées qui appelaient au "preux cavalier de leurs rêves". Badr Hari en est aussi, de "preux chevalier" qui suscite houles de jalousies de fans possessives. De tout cela, nous pourrions dire: Et alors? Il est certes plus rassurant de voir s’enflammer les âmes autour de Nass El Ghiwan ou d’un Bob Dylan. Mais ce phénomène a toujours eu et aura toujours lieu. Et il est, tant que cela ne tourne pas à l’obsession, absolument naturel, au fond. Et si Al Akhbar a préféré mettre l’accent sur la fougue de la jeunesse qui prend souvent en otage les vedettes, Assabah préfère la force tranquille d’une Siham Assif -tiens, une femme- pour qui le mariage a perdu de sa magie depuis le divorce de ses parents. Douleur… accompagnée d’une prégnante soif de liberté : "Je ne vais pas me marier juste pour allumer une ampoule à la maison", aurait-elle dit. A méditer. En lisant entre les lignes.